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La Grande Bellezza, meilleur film européen 2013

La Grande Bellezza, meilleur film européen 2013
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La-grande-bellezza2Sorti en salles en Italie le 21 mai 2013, présenté à Cannes lors du 66e Festival, « La Grande Bellezza » du Napolitain Paolo Sorrentino (précédemment auteur de Auteur de films tels que « L’Ami de la famille », « Il Divo » ou « This must be the place ») vient de remporter, le prix du meilleur film européen de l’année.

L’Académie européenne du cinéma, présidée par le réalisateur allemand Wim Wenders et qui décerne chaque année le Prix du cinéma européen (European film awards) vient de rendre hommage à la Grande Bellezza avec non moins de quatre prix : Meilleur film européen 2013, Meilleur réalisateur pour Paolo Sorrentino, Meilleur acteur pour Toni Servillo, et Meilleur montage pour Cristiano Travaglioli.

Le cinéma italien monte ainsi pour une cinquième fois sur la première marche du podium puisque avaient déjà été recompensés « Porte aperte » (1990) puis « Lamerica » (1994) deux films de Gianni Amelio, « La Vie est belle » (1998) de Roberto Benigni, et « Gomorra » (2008) de Matteo Garonne d’après le livre de Roberto Saviano.

Dans la Rome du 21e siècle, filmée avec virtuosité par Sorrentino, Jep Gambardella, personnage mondain, journaliste et critique, auteur d’un roman unique écrit dans sa jeunesse et qui connut un grand succès, porte sur le monde qui l’entoure un regard amusé mais sans indulgence. Arrivé à l’âge de soixante-cinq ans, il est hanté par le souvenir d’un amour rencontré  autrefois mais laissé fuir à jamais, aussi bien que par la médiocrité d’une vie mondaine, pourtant voulue, mais dont l’aspect vain et stérile lui apparaissent désormais avec force.

Lorsque je suis arrivé à Rome, à 26 ans, je me suis précipité assez vite, presque sans m’en rendre compte, dans ce qu’on pourait définir comme le « tourbillon de la mondanité ». Mais je ne voulais pas seulement être un mondain. Je voulais devenir le roi des mondains. Je ne voulais pas seulement participer aux fêtes, je voulais avoir le pouvoir de les gâcher.

Une Dolce Vita de notre temps, une luxueuse errance romaine au cours de laquelle le spectateur rencontre, avec les yeux de Jep, une surprenante galerie de personnages, dans un décors de ruines romaines, de palais renaissance, de soirées décadentes, ou sur la terrasse, plus intime, de son somptueux appartement dominant le Colisée.

Vous les voyez ces gens? Cette faune? Voilà ma vie. Autant dire rien.

Un texte désabusé, servi avec maîtrise par un Toni Servillo au mieux de sa forme, séduisant, attachant, mêlant la joie de faire la fête à l’angoisse d’y avoir perdu ses meilleures années, à la recherche, compensation de dernière minute, de personnages purs et sans fards.

La chose la plus importante que j’ai découverte après avoir atteint l’âge de soixante-cinq ans, est que je ne peux plus perdre mon temps à faire ce que je n’ai pas envie de faire…

Jep n’a jamais écrit d’autre roman, par paresse ou par un goût excessif de la mondanité, et en dépit des demandes répétées de son agent et ami Romano, lui-même auteur de théâtre sans grand succès (interprété par le comédien et réalisateur italien Carlo Verdone).

Une réflexion sur la vie, sur l’art sur la réussite, sur le regret, conduite par un « Narrateur » tout droit sorti de la Recherche du temps perdu.

J’étais destiné à la sensibilité. J’étais destiné à devenir écrivain. J’étais destiné à devenir Jep Gambardella.

Un film virtuose, avec pour cadre la « grande beauté » d’une Ville Eternelle qui hantera longtemps les rêves du spectateur.

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