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La Mostra de Venise

La Mostra de Venise
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Le Lido est aussi le lieu mythique où se déroule chaque année depuis 1932 La Mostra,  festival international d’art cinématographique dont la récompense suprême est le Lion d’Or, décerné aux plus grands cinéastes.

A compter du dernier vendredi du mois d’août, pendant douze jours, le Lido est investi par les plus célèbres vedettes du 7ème art, les professionnels de toutes branches, les journalistes qui s’entassent au Palazzo del Cinéma et ses annexes pour se montrer, pour assister aux projections, pour participer aux manifestations du cérémonial festivalier.

Emanation de la Biennale des Arts, ce festival exerce un charme particulier, dans une ambiance de complots internes, artistiques, politiques, et même religieux; un climat de remous et de polémique, plus ou moins enflé, qui le rendent différent des autres.

Le rituel commence plusieurs mois avant le terme par la communication du règlement portant institution du festival. Les participants connaîtront ainsi les phases sérieuses ou futiles, professionnelles ou fantaisistes, de l’organisation qui, par essence même est souvent houleuse voire semée d’intrigues.

Dès l’origine de sa création la censure bien pensante avait joué un rôle pesant. On a pu voir l’annulation d’une bobine d’un film au contenu jugé trop subversif, le changement exigé d’un titre, l’interdiction pure et simple d’une production contraire à la morale. On se souvient du film de Martin Scorcese, « La Dernière Tentation du Christ » interdit parce que blasphématoire.

L’ouverture du festival voit arriver, sous les yeux hypnotisés des habitants, les festivaliers aux casquettes de yachtman, débarquant des moto-taxi, alors que les moins bien lotis se tassent dans les vaporetti.

Dés l’arrivée on essaie de louer un vélo indispensable pour se déplacer rapidement, car il faut obtenir les badges, le catalogue des projections et des festivités, il faut aller voir passer les stars, américaines si possible, dont le séjour est de courte durée, il faut essayer de côtoyer les professionnels de la télévision, les journalistes de la RAI.

Le Palais des Festivals a trois salles; une quatrième salle de projection se trouve à l’Excelsior. Pour être admis il est important d’avoir le badge qui correspond au film annoncé. Les contrôleurs intraitables n’admettent aucune erreur.

Les projections se déroulent tout au long des jours et des nuits sur presque 24 heures. Il faut assister sans faiblir au déroulement des programmes en sélection officielle, événements spéciaux, films hors compétition, rétrospectives, semaine internationale de la critique etc…

Il reste alors peu de temps pour aller se restaurer et discuter savamment dans les salons prestigieux ou les petits restaurants agréables et bondés où les repas sont pris au coude à coude.

Aura-t-on le temps d’aller dans l’autre Venise à la recherche d’un Véronèse ou d’un Titien dans une petite église du quartier de San Polo ou de Santa Croce?

Ira-t-on à la regata storica (régate historique) au deuxième dimanche de septembre, très animée, très bruyante, si l’on trouve une place dans la foule compacte?

Lorsque la Mostra s’achèvera, le Lido se videra brusquement, déserté par les festivaliers, les vacanciers; la ville efficace, confortable, continuera de toiser de toute sa modernité la vraie Venise, celle qui a su arrêter le temps.