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Les Thermes de Diocletien

Les Thermes de Diocletien
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Après la conquête de l’Afrique, les Empereurs Dioclétien et Maximien, dyarches de l’empire, font construire des thermes d’une capacité de trois mille personnes, sur un espace de forme quadrangulaire de 376 mètres sur 361 mètres.

thermes_diocletienIls ont été construits en huit ans, de 298 à 306 à peu près. Une inscription en donne les grandioses dimensions. Les bâtiments étaient colossaux et n’ont jamais été dépassés en proportions.

Ils furent aussi les plus somptueux; les Romains qui les fréquentaient ne pouvaient rêver séjour plus fastueux.

L’usage en venait des Grecs qui donnaient une grande importance au délassement du corps après l’entraînement physique.

Les bains furent ensuite f’réquentés par des amateurs de plaisirs aquatiques qui ne participaient en aucune manière à des exercices physiques.

C’est le cas des Romains qui ne leur donnaient pas l’importance appréciée du monde hellénique.

Les Romains en firent un passe-temps dans une dimension nationale, un élément essentiel de la vie citadine.

Au 4e siècle, avant que les Goths n’envahissent la cité, Rome comptait 900 thermes publics et privés.

thermes_diocletien (2)Les plus importants datent de Néron,   AgrippaTitusTrajanCaracalla,  Constantin et ceux de Dioclétien les plus fastueux.

L’eau provenant des aqueducs était stockée dans des citernes selon un réseau de canalisations en ciment ou en plomb, puis évacuée par un réseau d’égouts.

Des ingénieurs étaient chargés des installations relatives à l’adduction, à l’évacuation et au chauffage.

Les premiers thermes étaient chauffés par braseros. L’eau chaude était fournie par une chaudière en bronze placée à l’extérieur.

A compter du 1er siècle avant J.-C., c’est un système de foyers qui procura l’eau chaude : l’air chaud provenant de la combustion du bois ou du charbon de bois circulait dans le sous-sol des pièces agencées sur pilotis (hypocauste) et dans des tubulures circulant à l’intérieur des murs.

L’atmosphère des étuves était portée à 60 degrés. Des semelles de bois étaient nécessaires pour se déplacer sur les sols.

On se rendait dans les établissements de bains surtout dans l’après-midi, jusqu’à la tombée de la nuit où avait lieu la fermeture.

Ils étaient des lieux de rencontres amicales et commerciales, équipés de salons de repos, de salles de lecture, de bibliothèques, de jardins, ce qui ajoutait à l’hygiène du corps et à la détente de l’esprit.

Les terrains de sport (palaestrae) se trouvaient sur les côtés ainsi que les vestiaires.

Les thermes fonctionnaient selon un schéma classique avec répartition des installations en deux parties, de part et d’autre d’un axe central de manière à aller progressivement du plus froid au plus chaud. Les plans de l’architecture étaient déterminés selon les différentes phases du bain.

Le bain était lui-même une suite d’opérations complexes et longues qu’on suivait en agréable compagnie, selon des pratiques établies uniformément à Rome comme dans tout l’Empire.

On se dévêtait d’abord dans le lapodyterium et confiait ses vêtements à un petit esclave pour éviter d’être volé.

On pénétrait ensuite dans le lieu des piscines du frigidarium (bain froid) ouvertes ou couvertes.

Venait ensuite le tépidarium (eaux tièdes), salle de transition sans bassin, pour s’asperger avant d’entrer au caldarium, le bassin d’eau chaude; au laconicum, salle d’étuve sèche; au sudatorium où l’on restait longtemps en compagnie d’amis.

Des esclaves munis d’étrilles (strigille) frottaient les corps allongés, les masseurs aux mains enduites d’huiles parfumées travaillaient la musculature.

Certains reprenaient le parcours en sens inverse par pur plaisir mais par un autre circuit pour éviter les encombrements dans des lieux très fréquentés.

Les thermes ont fonctionné jusqu’en 537 après J.-C. Les envahisseurs Goths arrêtèrent alors la conduction des eaux de l’Aqua Marcia.

Les bâtiments ne furent ensuite utilisés que comme hangars, écuries et carrières de pierre.

Un millier d’années après leur fermeture et leur abandon, les moines de Sainte Croix de Jérusalem obtinrent la cession du terrain, avec l’accord du pape Pie IV (1563).

Michel-Ange se vit confier les travaux de transformation en une église qui sera dénommée Sainte Marie des Anges.

La surélévation du sol, de deux mètres, fit disparaître les anciennes bases au profit de nouvelles fondations sauvées de l’humidité.

Le caldarium et le tépidarium cédèrent la place à quatre chapelles latérales.

Le pape Grégoire XIII fit ajouter au nord-ouest des greniers à céréales.

Une nouvelle église, Saint Bernard, fut aménagée dans l’un des angles du mur d’enceinte des thermes.

Ainsi l’oeuvre de Michel-Ange disparut derrière des restaurations successives.

En 1749 enfin, la salle principale fut transformée en transept.

Les thermes antiques exposent maintenant des collections du Musée National Romain.

 

 

thermes_diocletien_3_400Le Musée National Romain
C’est en 1899 que le Musée National Romain fut implanté sur le site des Thermes de Dioclétien, sur la colline du Quirinal, pour rassembler les oeuvres antiques découvertes à Rome et dans les environs et celles qui avaient appartenu à des collectionneurs privés.

La partie sud des thermes impériaux comprenait la plupart des salles conçues pour l’exposition. Les autres se situaient dans le cloître des Chartreux.

Pour cette raison, le musée s’intitula simplement Musée des Thermes, Museo alle terme.

Au fil du temps, les collections n’ont cessé de s’enrichir par les découvertes provenant des fouilles et les acquisitions, rendant les espaces prévus insuffisants.

Aussi le palais Massimo sur la Piazza dei Cinquecento, après trente ans de travaux, a-t-il pu ouvrir ses collections en 1995.

Ce palais offre maintenant aux admirateurs la majeure partie de la richesse artistique romaine.

S’ajoutent aussi le palais Altemps et le Planétarium, formant l’ensemble le plus important après les collections du Vatican.

Les trésors antiques exposés comprennent essentiellement les sculptures grecqueshellénistiques (art grec propagé dans les territoires conquis) et romaines ainsi que les fresques murales et les sarcophages jusqu’à la période post-chrétienne.