Ne manquez pas !
Accueil / Rome / Sainte Marie Majeure – Les Mosaïques

Sainte Marie Majeure – Les Mosaïques

Sainte Marie Majeure – Les Mosaïques
4.5 (90.67%) 15 vote[s]

Comme toute église paléochrétienne du Haut Moyen Age, Sainte-Marie-Majeure possède des mosaïques qui comptent parmi les oeuvres d’art les plus éblouissantes de Rome.

On sait que cette technique a été employée, bien des siècles avant l’ère chrétienne, par les Orientaux et les Grecs qui savaient assembler des minuscules pierre multicolores, nommées en Grèce « Tesserae« .

sainte_marie_majeure_mosaiquesCet art a été connu des Romains dès le deuxième siècle avant Jésus-Christ. Les riches patriciens utilisaient la technique pour embellir leurs magnifiques villas (Domus).

Lès le premier siècle avant J.-C. on en recouvrait les sols et les murs entiers.

Les mosaïques multicolores devinrent plus rares lorsque la classe moyenne utilisa des tesselles de basalte et de calcaire, moins onéreuses, de couleurs moins variées, qui ont limité l’expression picturale.

Il faut se féliciter que les mosaïques multicolores aient pu ensuite connaître une période de renouveau qui profita aux grands lieux et aux voûtes qui en ont été amplement décorées.

Les mosaïques sont alors devenues non seulement des motifs de décoration, mais surtout un réel support de la foi chrétienne.

Des colorants de toutes nuances et des feuilles d’or augmentaient les effets de lumière, selon une conception venue de l’art de Byzance.

Selon un schéma qui s’est imposé durablement, le Christ Pantocrator, au centre de l’abside, est entouré des Apôtres, des Saints, des quatre Evangélistes. Les évènements de l’histoire biblique sont illustrés.

Avec les artistes comme Jacopo Toritti et Pietro Cavallini, à Rome, à la fin du 13e siècle, la mosaïque est à son apogée dans les édifices religieux, avant que la peinture ne la supplante définitivement à l’époque de la Renaissance.

Les notions exposées ci-dessus permettent d’apprécier plus aisément l’importance particulière de la décoration réalisée à Sainte-Marie-Majeure par ses mosaïques du 5e siècle.

Celles qui recouvrent l’Arc de Triomphe, côté nord, ont été posées après le concile d’Ephèse et relatent la vie de Jésus.

sainte_marie_majeure_rois_magesCelles qui sont consacrées à son enfance sont présentées sous forme de bandes horizontales.

A gauche : l’Annonciation, les Trois Mages, le Massacre des Innoncents.

A droite : la Présentation de Jésus au Temple, la Fuite en Egypte, les Rois Mages auprès d’Hérode et la Ville de Bethléem.

Au sommet de l’arc : le Trône du Rédempteur.

On voit bien que cette distribution des sujets traités tend à concrétiser la continuité de l’Ancien et du Nouveau Testament. Les mosaïques de l’abside sont consacrées à Marie, mère de Jésus, mises en place à l’occasion des transformations de 1292-1295 par Jocob Toritti, en une oeuvre magistrale qui est à l’apogée de l’art de la mosaïque.

On peut tout admirer, les fleurs, les animaux sur fond doré. Le médaillon du Couronnement de la Vierge est sur fond bleu étoilé. Un choeur d’anges entoure la Vierge. Saint-Pierre et Saint-Paul sont sur la gauche.

Le commanditaire, Nicolo IV (1288-1292) est agenouillé, le cardinal Jacopo Colonna, à droite, s’agenouille aussi devant Saint-Jacob et Saint-Antoine.

Sous les voûtes, entre les fenêtres, sous forme de bandes, cinq scènes de la vie de Marie sont représentées. Les visages des vingt-quatre sages ornent la frise sur la partie antérieure de la demi-coupole.

Jacopo Toritti, dans ce thème du couronnement de la Vierge, insiste sur l’Assomption du corps et de l’âme de Marie, vers le ciel, comme cela existe, par exemple au répertoire de la sculpture gothique, souvent présentée dans les cathédrales françaises.

L’artiste indiquait ainsi qu’il adhérait à une thèse théologique de l’Assomption pourtant très discutée au 13e siècle.

La basilique Sainte Majeure, contient d’autres nombreux chefs-d’oeuvre.