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San Giorgio Maggiore

San Giorgio Maggiore
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L’illustre édifice religieux de San Giorgio Maggiore occupe entièrement la superficie de l’île qui est voisine de la Giudecca. Il est l’oeuvre de l’architecte Palladio, humaniste théoricien, né à Vicence, qui est le plus grand génie du courant architectural de la deuxième Renaissance.

Nourri de la culture de l’Antiquité, Palladio a prouvé à Venise et en Vénétie sa grande connaissance de l’art de Rome et des règles antiques.

Il a toujours mis en harmonie les constructions qu’il réalisait avec les lieux choisis pour les recevoir. Cette harmonie est spectaculairement démontrée à l’île de Saint Georges Majeur.

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Le génial bâtisseur a conçu ici le correspondant parfait de l’ensemble San Marco dans un panorama sublime.

Le campanile qui fait écho à celui de la Piazza s’inscrit dans une vue absolument unique.

L’île fût d’abord dénommée l’Ile aux cyprès bien qu’elle fût couverte de vergers et de vignes. Elle avait auparavant accueilli un moulin et des salines.

Les frères Bénédictins y arrivèrent dès 982. Leur couvent est une modeste construction qui deviendra quelques siècles plus tard, l’une des plus importantes abbayes de l’Ordre.

Le monastère sera remanié au 16e siècle. Ce sera le premier ouvrage réalisé par Palladio (1559-1563).A cette époque, en 1109, Venise confisque à Constantinople les reliques de Saint Etienne, le premier martyr, mis à mort par lapidation à Jérusalem. Elles sont confiées au monastère bénédictin dont la réputation grandira.

Cette restructuration a permis l’intégration d’un sanctuaire ouvrant sur le bassin de Saint Marc.

Le sublime réfectoire et les deux magnifiques cloîtres « les Lauriers » et « les Cyprès ») constituent l’un des grands trésors architecturaux de Venise.

Le grand escalier et la bibliothèque sont de Longhena.

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L’église qui fut édifiée à compter de 1565 est la première du style palladien, style qui sera souvent utilisé en architecture et dont le matériau décoratif sera esentiellement le marbre blanc et la pierre blanche d’Istrie.

Palladio ne la verra pas terminée. Il décèda en 1580.

La façade immaculée est de Sorella (1611) dans une décoration très maîtrisée.

Elle repose sur un grand escalier et dessine un fronton triangulaire, un grand portique, quatre colonnes saillantes sur piédestal; immédiatement en retrait un deuxième fronton triangulaire plus large, aux colonnes encadrées de pilastres doubles. Le classicisme et l’élégance se fondent à la perfection. Une coupole dotée d’une lanterne coiffe l’édifice.

L’intérieur est d’une grande simplicité. Le plan est en croix latine. Les nefs latérales sont plus basses. La lumière inonde la basilique par les verrières en demi-cercle, percées dans la voûte qui supportent le toit.

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Les compartiments sont dessinés par des demi-colonnes posées sur piédestal et par des pilastres.

L’ampleur des formes donne une majestueuse harmonie.

Le choeur des moines est au-delà du maître-autel. On y accède par quatre marches derrière les colonnes, d’une sorte de portique situé sous les orgues. Les sculptures sont de Gatti. Aux murs : la récolte de la manne, en face la Cène, tous deux du Tintoret. Dans le tableau de la Cène, la table du repas est en large diagonale, ce qui place le Christ au centre exact d’une oeuvre de 5m,68 de long.

Il y eut en ce lieu, en 1800, un conclave pour l’élection du Pape Pie VII du fait que les armées napoléoniennes menaçaient Rome.

Lorsqu’ils arrivèrent à Venise, les soldats de Napoléon se livrèrent à un pillage des oeuvres d’art se trouvant à Saint Georges Majeur et vidèrent l’église de ses précieux trésors artistiques.

En 1951, le mécène comte Vittorio Cini, établit dans le couvent le siège de sa Fondation. Les salles abritent ses propres collections de peintures, des meubles, la bibliothèque.

Cet important centre culturel organise des expositions temporaires d’un intérêt constant.