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Antiquité – La Femme Romaine sous l’Empire

Antiquité – La Femme Romaine sous l’Empire
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Les influences historiques multiples qui ont façonné le statut de la femme, dans la société romaine tiennent principalement aux racines agraires de la contrée du Latium, à la culture étrusque précédant celle de Rome, du 8e au 3e siècle avant notre ère, et à la présence d’une colonie grecque implantée plus au sud.

A la période archaïque, la femme est dans l’état absolu de dépendance, mais après la période étrusque elle gagnera les mêmes libertés que les hommes.

Un métissage culturel a donc présidé à l’organisation de la vie familiale et sociale des romains.

Il en est résulté chez ce peuple, la construction d’une famille monogame, la Familia, et une répartition bien dessinée des rôles respectifs de l’un et l’autre des conjoints.

Les comportements des époux étaient strictement contrôlés et sanctionnés par une société s’appuyant sur des vertus nécessaires, selon les responsabilités des deux sexes et selon la conception établie des droits intangibles de l’épouse et de la mère.

Ainsi, les tuteurs ne pouvaient épouser leur pupille; un sénateur ne pouvait convoler avec une esclave affranchie.

femme_romeRome étant soumise à un pouvoir militaire fort, l’influence des femmes dans un rôle politique était rare, ne pouvant concerner que quelques-unes d’entre elles qui appartenaient à la famille impériale et aux grandes familles patriciennes.

Dans le domaine religieux, la charge de prêtresse n’exista que dans peu de cultes, comme celui de la déesse Demeter et celui de la déesse Vesta.

Les femmes n’avaient pas le droit de vote. L’époux exerçait seul le pouvoir dans sa famille.

Mais la direction pratique de la maison était du domaine de l’épouse. Elle était la domina domus ou la patrona. Elle était également la matrona dirigeant l’éducation des enfants. Le père gardait la sentence, la punition relevant de lui seul.

L’école élémentaire (litterarum ludi) était obligatoire sous l’Empire. La scolarité durait cinq ans et était accessible aux filles. Il y avait très peu d’analphabètes.

Les classes supérieures (philosophie, rhétorique) étaient réservées aux familles patriciennes et fortunées.

Il y avait une sorte d’obligation de fonder une famille, car le devoir de la citoyenne romaine était de donner aux moins trois enfants à l’Etat. Celui-ci versait une prime de naissance instituée depuis le règne de l’Empereur Auguste, uniquement en faveur de celles qui détenaient la citoyenneté.

Dans la classe favorisée notamment, les séparations et les remariages étaient fréquents. Un homme aisé se remariait quatre ou cinq fois.

Les femmes d’un rang élevé, qui divorçaient moins facilement ne pouvaient se mésallier en épousant un prétendant de rang social inférieur.

Elles vivaient dans ce cas en concubinage, malgré les critiques. D’autant que les veuves avaient le droit à l’héritage de l’ex-conjoint jusqu’au remariage suivant.

femme_mariageDepuis le premier siècle de notre ère, les fiançailles se déclaraient avec engagement mutuel, rédaction d’un contrat financier et cérémonie religieuse, festin pour le jour du mariage et le lendemain.

Ainsi se dessina ce qui deviendra le mariage chrétien.

Pour ce qui était de la vie courante les femmes sortaient librement, même seules, faisaient leurs achats dans les boutiques, allaient aux thermes, recevaient et rendaient leurs visites.

Dans l’univers du travail, la majeure partie des travaux des champs revenait aux femmes (vigne, blé, lin).

Les travaux de la restauration et de la gastronomie n’étaient pas jugés convenables alors que la branche des textiles leur était entièrement ouverte.

Elles pouvaient aussi exercer les métiers de sage-femme, nourrice, préceptrice et même médecin.

Elles pouvaient aussi être gladiateurs.

Les observations et les critiques des moralistes regrettant les époques où la femme devait se consacrer à la maison, aux enfants et au tissage des vêtements, les remarques acerbes de l’écrivain et homme politique Suetone, les mesures prises par les Empereurs Auguste et Domitien sur les inconduites des divorcées ne doivent pas faire penser que l’immoralité était générale.

La prostitution était reconnue et règlementée. La loi considérait comme « meretrix » toute femme qui faisait commerce d’elle-même dans une maison, une auberge, un lieu public. Beaucoup se prostituaient sans aucune dissimulation.

Les prostituées, qui ne comprenaient ni les actrices ni les danseuses, de réputation pourtant détestable, étaient tenues de se présenter aux magistrats de police pour une inscription sur un registre ce qui les condamnait au paiement d’une taxe. Beaucoup étaient des esclaves ou des affranchies.

Les plus raffinées étaient courtisanes et participaient à des banquets exclusivement masculins.

Elles étaient frappées d’incapacité juridique, ne pouvaient témoigner en justice, ni hériter ni se montrer au théâtre.

Le mariage leur redonnait une respectabilité légale.

Les Romains jugeaient normale la liberté des moeurs. Il était admis d’engager des esclaves jeunes et belles dans la maison d’un homme marié, sans susciter de réprobation de la société.