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Antiquité – La Rome Populaire

Antiquité – La Rome Populaire
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On peut aisément se faire une idée des quartiers de la Rome antique car ils avaient une certaine ressemblance avec les quartiers actuels populaires et pittoresques.

Les propriétaires des maisons de rapport, à appartements en location, en tiraient de substantiels profits.

Les constructions n’avaient pas une réputation de bonne solidité, contrairement aux architectures officielles qui témoignaient de la puissance et de la gloire de Rome.

L’effondrement d’immeubles de quatre et cinq étages n’était pas rare.

insulaeLes pièces d’habitation ne recevaient pas de destination particulière. Il n’y avait pas de cuisine, pas de cabinet de toilette, pas de latrines.

On se chauffait par l’emploi de dangereux braseros qui servaient aussi à la cuisson des aliments.

Les fenêtres, sans vitres, assuraient une ventilation qui était utile en cas d’émanations délétères, mais qui était désastreuse en cas d’incendie pouvant se propager dans des quartiers entiers.

Les vigiles créés par l’Empereur Auguste, à la fois gardiens de la paix et sapeurs-pompiers, ne pouvaient en maîtriser la progression.

Le préfet des vigiles exigeait que les habitants disposent dans leurs logements de bon nombre de jarres d’eau en réserve. On s’approvisionnait aux fontaines.

L’eau arrivait à Rome par quatorze aqueducs mais l’évacuation des eaux usées n’était pas prévue. Les fenêtres servaient à s’en débarrasser à la juste colère des passants.

Les rues étaient des dépotoirs bien que Jules César ait prescrit, par un édit, que les propriétaires devaient « balayer devant leur porte« .

Le montant des loyers était élevé. Les insulae (immeubles en location) étant de plus en plus hauts, l’Empereur Auguste fixa la limite à 70 pieds, soit vingt mètres de hauteur.

Les soupentes à bas prix étaient occupées par la population la plus démunie. On y accédait par une échelle. En cas de non paiement du loyer, le propriétaire, par coercition, retirait l’échelle.

Les romains les mieux nantis occupaient le rez-de-chaussée sans s’offusquer de la promiscuité. Il n’y avait pas de « quartier chic ».

 

Les petits métiers
Mais le romain vivait très peu dans son inconfortable logement, qu’il quittait très tôt le matin après avoir passé un peu d’eau sur son visage, mis ses sandales et s’être enveloppé d’un manteau.

Beaucoup d’entre eux commençaient la journée en allant chercher la sportule. Il s’agissait de se présenter chez un citadin, de lui proposer ses offres de service et de faire ses courses. En retour, le personnage servi secourait le commissionnaire en cas de besoin et le gratifiait d’un panier de vivres appelé sportule, plus tard remplacé par une petite somme de monnaie qui deviendra plus tard le « pour boire ».

L’Empereur Trajan en avait fixé le montant à six sesterces. Les plus débrouillards continuaient à s’inscrire à l’annone, sorte d’assistance publique pour bénéficier des distributions gratuites de blé, de vin, de sel et de vêtements.

L’Etat assurait ainsi la survie de 300.000 romains « chômeurs », dont les noms ont été trouvés sur des tables de bronze.

Les Romains qui travaillaient, les boutiquiersnégociantsartisansfinanciersprêteurs, allaient le matin chez le barbier en empruntant les rues étroites et animées. Peu de rues permettaient aux chars de se croiser.

Les éventaires, sur la chaussée proposaient des légumes et des fruits de la campagne proche. Les saucisses de porc fumaient à la devanture des gargottiers, dans la rumeur des marchands, les lamentations des mendiants, le fracas des chaudronniers, les cris des portefaix.

A la mi-journée, à la méridienne, vers deux heures on fermait boutique. Il en est toujours ainsi, peut-on dire, de la Rome moderne. Les administrations, les banques, les bureaux, les musées ferment une partie de l’après-midi.

Après le repas, venait l’heure de la sieste. Pour éviter que la population désoeuvrée ne soit une source de préoccupations pour le pouvoir politique, les distractions, les jeux, avaient pris la première place, et leur nombre ne fit qu’augmenter.

 

banquetLa vie sociale
Il y avait 190 jours fériés par an sous l’Empereur Néron. Certaines fêtes d’un jour durèrent ensuite huit jours, puis un mois et même trois mois, occupées par les courses de chars, les combats de gladiateurs, les séances de lecture, les conférences, les déclamations d’orateurs et même les concours de pêche à la ligne suivis de banquets.

Les thermes publics et privés voyaient passer chaque jour une bonne partie de la population. Les bains publics étaient gratuits.

On rentrait chez soi pour le repas du soir, la cena (la cène en français) qui était le seul repas copieux, très épicé, de la journée, pris à la table familiale.

Les Romains les plus aisés se rendaient à des banquets où ils mangeaient allongés sur des lits à trois places, accueillis par des esclaves qui rinçaient les pieds des arrivants et les coiffaient de couronnes de fleurs.

Des danseuses évoluaient en frôlant les convives. Jongleurs et poètes se succédaient. Cela durait très tard et finissait dans l’ivresse et l’orgie.

On rentrait par les rues étroites, non éclairées, qui n’offraient que bien peu de sécurité. Les rondes n’étaient guère efficaces. Le sommeil était de courte durée car la vie reprenait de bonne heure dans les cris, les injures et les grincements de charrois.

Toute cette agitation faisait contraste avec le cadre de la vie publique, avec la magnificence dont les forums étaient le centre névralgique.

Edifiés d’abord dans des lieux bourbeux puis drainés et asséchés, les forums étaient les lieux de rassemblement des comices et des marchés; la justice y était rendue, les dieux y étaient honorés, et l’on y trouvait des lieux de promenade au milieu de bâtiments d’une grande beauté : temples sacrésbasiliquescolonnades, arcs de triomphestatues, accumulés sans symétrie sur des esplanades dallées qui s’élevaient vers le Capitole.

Durant dix siècles, les Vestales ont entretenu le feu sacré dans le temple rondCicéron y proféra les dénonciations contre les prévarications des proconsuls, Vercingétorix enchaîné parcourut, avec les captifs, la voie sacrée dans le cortège de Jules César, victorieux des Gaulles, avant d’être emprisonné puis mis à mort par strangulation.

Dans les basiliques, les longues plaidoiries des accusateurs étaient applaudies par des claqueurs rémunérés.
Les Spectacles
Les théâtres n’offraient guère d’attraits à la foule. Les vieilles tragédies grecques ne se renouvelaient pas, à l’exception de la pantomime. Les drames noirs où l’on goûtait les tortures réellement infligées avaient les faveurs du public.

Mais ces effusions de sang ne pouvaient concurrencer les tueries du Colisée. On a peine à imaginer que pendant quatre siècles des hommes moururent pour le plaisir d’une foule hurlante savourant le spectacle de supplices atroces.

gladiatorLe recrutement des gladiateurs s’opérait parmi les esclaves, les prisonniers de guerre et même des hommes libres volontaires hasardant leur vie pour percevoir de substantielles primes.

Les combats se déroulaient pendant que s’échangeaient les paris sous les cris de la foule « jugula ! » égorge !.

Les jeux nécessitaient aussi un grand nombre de fauves que l’on faisait venir, ou ramenait, d’Afrique et d’Asie mineure.

Le Colisée servit aux jeux jusqu’en 404. Ils furent interdits par l’Empereur Honorius. Les combats de fauves durèrent deux cents ans de plus.