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Duomo di Monreale : la plus belle église arabo-normande de Sicile

Duomo di Monreale : la plus belle église arabo-normande de Sicile
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A quelque cinq kilomètres au sud de Palerme, dominant la grande cité du haut de son relief montagneux, la petite ville de Monreale (un peu moins de 40 000 habitants) est célèbre pour posséder la plus belle église arabo-normande de Sicile, monument de réputation mondiale, chef-d’œuvre de l’architecture religieuse médiévale, la Cathédrale Santa Maria Nuova associant des éléments décoratifs de style arabe à une architecture propre à l’Europe du Nord.

Depuis 2015, le Duomo de Monreale est inscrit au Patrimoine de Mondial de l’humanité dans le cadre de l’ « Itinéraire arabo-normand de Palerme, Cefalù et Monreale ».

Sa fondation remonte 1172. La légende populaire raconte que le roi Guglielmo II d’Altavilla (Guillaume II) décida de faire construire ce monastère suite à un rêve au cours duquel la Vierge lui était apparue, lui indiquant l’emplacement d’un trésor à l’endroit même où il s’était endormi lors d’une partie de chasse. Des fouilles furent aussitôt entreprises et l’on découvrit un fabuleux trésor constitué de pièces d’or, qui fut consacré à la construction de la cathédrale.

En façade de l’église aux dimensions imposantes se trouve un portique baroque, très discordant par son style avec le reste de la façade, dominé par deux massives tours carrées d’aspect défensif, tandis que sur le côté sud, on admirera un autre portique, fort bien dessiné, pourtant postérieur au reste de l’édifice puisque remontant à 1569.

Admirez le portail d’entrée, ainsi que les portes de bronze, œuvre de Bonano da Pisa (1186), dont les quarante panneaux représentent des scènes bibliques.

La décoration des absides est de style arabe. L’intérieur, aux fantastiques mosaïques gréco-byzantines, dont les tesselles d’or scintillantes rappellent celles de la Basilique Saint Marc à Venise, reste pourtant d’une belle simplicité. Reflétée par l’or des mosaïques une douce lumière dorée baigne la nef principale.

Les nefs sont séparées par des arcs élancés aux chapiteaux d’époques diverses.

De chaque côté du chœur se trouvent les trônes du roi et de l’archevêque, décorés de mosaïques. On remarquera un « Jésus couronnant le roi Guillaume » et un « Roi Guillaume offrant un temple à la Vierge ».

Dans la nef de droite, se trouvent les tombeaux des deux « Guillaume » qui furent rois de Sicile, Guillaume II dit «Guillaume le Bon » et son père « Guillaume Ier de Sicile », second roi normand de Sicile dit quant à lui « Guillaume le Mauvais » pour sa politique peu clémente.

Le plafond, d’une merveilleuse richesse, orné de magnifiques dorures et de dessins aux couleurs variées, a été refait à la suite d’un incendie qui faillit détruire l’édifice en 1811.

Parmi les œuvres plus récentes, qui contrastent avec celles d’époque normande, on admirera le maître autel, la chapelle de San Benedetto, la chapelle de San Castrense (fin du 16e siècle) et la chapelle du Crocifisso, toutes trois abondamment décorées.

Attenant au monastère, où les Bénédictins se succédèrent pendant des siècles, se trouve un beau cloître rectangulaire dont les arcs aigus sont soutenus par des colonnes jumelles, de formes différentes, ornées de mosaïques et de magnifiques chapiteaux.

Des terrasses proches de la cathédrale, la vue est splendide sur Palermo et sur la « Conque d’Or », cet amphithéâtre montagneux entourant la capitale de la Sicile.