Carlo Goldoni est né à Venise le 5 février 1707, dans le quartier de San Tommà. On a dit qu’il était né heureux car les ennuis de l’existence n’ont pu ternir son inaltérable bonne humeur. Ses mémoires écrites en français et publiées à Paris sont aussi distrayantes que ses comédies.
Goldoni naquit à Venise au moment où l’agonie politique de la cité s’accompagnait d’une renaissance artistique fulgurante. Elevé dans une famille bourgeoise par une mère conciliante il eut, tout jeune, un théâtre de marionnettes et écrivit, à neuf ans, sa première pièce.
Un spectacle de tréteaux, dans une rue le tenait attentif pendant des heures. Au collège, il obtenait un rôle dès qu’une pièce était montée.
Plus tard, concentrant tout son intérêt sur le théâtre, il collectionnera une énorme quantité d’intermèdes, de livrets d’opéra, pour affronter l’écriture des comédies de caractères.
Il fait ses études à Pérouse chez les Jésuites, sa philosophie à Rimini. Il est tenté d’être capucin. Toujours pris du désir de partir et de se frotter au monde, il traverse plusieurs fois avec enthousiasme l’Italie du 18e siècle. Il séjourne dans les villes principales des duchés italiens, Padoue, Milan, Vérone, Florence, Pise.
Il s’établit comme avocat après avoir été coadjuteur au chancelier criminel de Chioggia , mais sans prendre vraiment le parti de se fixer, reprenant plusieurs fois ses voyages. Finalement, en 1748, il se jette dans l’écriture des textes à la compagnie Medebac, où il fera représenter seize pièces de comédie pour la seule saison de 1749.
Il oeuvre aussi au théâtre San Angelo pendant douze ans, offrant ainsi à son pays « le Théâtre Italien » oeuvre considérable qu’il poursuivra pendant quarante ans. Il affirme son espoir d’une renaissance de la scène italienne alors soumise aux règles de la Commedia dell’ Arte, préférant le naturel, s’exprimant en langue vénitienne dans « Les Rustres » (I rustighi) « La Bottega del caffé« , « La Locandiera« . En 1760, il est en Italie le dramaturge le plus célèbre, mais il se fera un ennemi tenace, le poète fabuliste Gasparo Gozzi, dont les songes et les rêves le placent à l’opposé du jovial et débonnaire Goldoni, accusé de trahir le théâtre.
De succès en succès, il accepte toutes sortes d’occupations, il connaît les bonnes tables, les bals, les concerts. Il voyage avec une troupe de musiciens et consigne tous les événements de leur virée. Il vit intensément dans le présent, doté d’un tempérament facile et d’une bonne humeur constante dont il imprègne ses comédies en leur donnant des dénouements joyeux.
Il observe beaucoup, se fait une mémoire de personnages, de situations, d’aventures comiques. Son expérience humaine accumulée jour après jour, ses fréquentations de poètes, d’écrivains, d’érudits, de diplomates dans tous les milieux le conduisent à le réalisation d’une oeuvre de deux cent cinquante titres qui fera de lui le créateur du théâtre moderne, avec Marivaux, Beaumarchais, et lui assurera la gloire.
Son génie le fera dénommer chez nous « le Molière italien« .
Quelques oeuvres de Carlo Goldoni
Arlequin Serviteur de Deux Maîtres; La Rose Amoureuse; La Locandiera; La Trilogie de la Villégiature; Baroufe à Chioggia; Les Jumeaux Vénitiens; Les Rustres; La Veuve Rusée; La Bonne Mère; Le Campiello, Zelinda et Lindoro; Les Femmes Curieuses; Le Véritable Ami; L’honnête Aventurier; Un Curieux Accident; Les Tracasseries Domestiques; La Fausse Malade, Le Poète Fanatique; Pamela; La Bonne Famille; La Sage Epouse; La Banqueroute; La Bonne Mère; Une des Dernières Soirées de Carnaval; Le Joueur; L’Eventail; Le Bourru Bienfaisant; La Plaisante Aventure; L’Homme Prudent; Les Cuisinières…