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"Dolce Via" de Charles H. Traub

La Dolce Via de Charles Traub – L’Italie des années 80

La Dolce Via de Charles Traub – L’Italie des années 80
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La guerre laissa une Italie en crise, souffrante, blessée, l’Italie du cinéma néoréaliste, celle de De Sica et de Rossellini, l’Italie du chômage, de la crise, de l’émigration forcée d’une population souvent misérable, tant vers les grandes villes industrielles du Nord de la péninsule que vers les capitales européennes.

De cette période sombre et laborieuse l’Italie s’échappe au début des années 1960. C’est le « miracle italien », le début d’une période de croissance économique, de développement des infrastructures, de la voiture pour tous et des vacances à la mer… La crise des années 1950 fait ainsi place à ce que l’on commence à appeler « La Dolce Vita », une « douceur de vivre », dont le nom lui même est immortalisé par le  film de Fellini en 1960 : un état d’esprit qui se prolongera au cours des décennies suivantes et fera de l’Italie, aux yeux du monde, cliché pourtant un peu rapide, le pays de l’insouciance et du bien vivre.

Au tout début des années 1980 le photographe américain Charles H. Traub parcourt la péninsule et immortalise les Italiens dans leurs moments de loisirs. En ville ou sur la plage, de Milan à Florence, à Rome ou à Marsala, il fixe sur la pellicule des personnages anonymes profitant d’un instant de liberté : des enfants jouent à saute-mouton dans une rue de Rome, une jeune femme en robe jaune rafraîchit ses jambes dans la fontaine de Trevi et lit, des familles posent en maillot de bains, on attend, on se promène, on mange une glace, on prend le soleil, on joue, on visite l’Italie, on se prend en photo, on prend le frais, on attend que le temps passe…

Rome 1981

Rome 1981

Des images aux couleurs vives, exprimant liberté et insouciance. Mais, derrière les rouges, les bleus, les jaunes vifs et éclatants qui ont désormais remplacé les couleurs sombres des vêtements d’autrefois, les visages conservent une certaine mélancolie, un doute, une hésitation, un soupçon d’inquiétude, la surprise peut-être de se retrouver dans une Italie tellement différente de ce que fut le pays moins d’une génération auparavant.

Une centaine de photos, témoignage nostalgique et troublant d’une décennie durant laquelle le peuple s’approprie cette « Dolce Vita » autrefois réservée à quelques happy few poursuivis par des paparazzi sur la Via Veneto. Une Dolce vita à la porté de main, une Dolce vita pour tous. Mais une Dolce vita dont les acteurs ne peuvent s’empêcher d’être eux-même surpris et troublés par leur propre rôle, un rôle auquel ils n’étaient, peut-être, pas vraiment préparés.

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Capri 1982

Capri 1982

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