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L’Eglise du Gesu

L’Eglise du Gesu
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La compagnie de Jésus, fondée par Ignace de Loyola, fut reconnue en tant qu’ Ordre par le pape Paul III en 1540. Cet Ordre religieux servit le pape en tous lieux, à Rome, en Italie, dans tous les pays d’Europe et fonda les missions en Inde, au Brésil, au Congo.

Les Jésuites furent les promoteurs les plus influents de la contre-réforme en s’attachant à réformer l’église catholique de l’intérieur.

En 1540, une superbe église fut désirée par l’Ordre des Jésuites pour remplacer, sur le lieu de travail et de leur résidence, une petite construction religieuse fort modeste.

C’est le cardinal Alexandre Farnèse qui en ordonna la construction.

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Elle fut confiée en 1568 à l’architecte Jacopo Barozzi da Vignola (1507-1573) qui sut en faire un archétype de l’architecture religieuse occidentale, en un plan en croix.

La nef centrale devait accueillir un grand nombre de chrétiens en occupant la majeure partie de l’espace.

Les chapelles latérales étaient vouées à la prière, à la confession.

L’autel était visible de tous les points de l’église pour suivre la messe.

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Mais le luxe du courant baroque, avec les marbres polychromes, les dorures, les stucs, les fresques ne permettent pas, à l’intérieur du Gesù, d’entrevoir l’espace prévu à l’origine.

La nef comporte des tribunes à pilastres, des voûtes en berceau éclairées par de hautes fenêtres.

Les arcs de la croisée du transept supportent le tambour cylindrique de la coupole.

Parmi les chefs-d’oeuvre , il faut admirer l’autel de saint-Ignace que l’on doit à Andrea Pozzo (1642-1709) au-dessus du tombeau du saint.

L’autel comprend une Trinité, dans une vision du saint. La statue d’Ignace de Loyola, colossale, en argent, du sculpteur français Pierre Legros (1666-1719), se trouve entre quatre grands piliers en lapis-lazuli, copie de l’original fondu sous le pontificat de Pie VI pour payer la dette exigée par Napoléon.

Egalement de Legros, « la Religion Ecrasant l’Hérésie » considérée comme faisant partie des ensembles les plus représentatifs de l’art baroque.

Est à signaler particulièrement, » l’Allégorie de la Foi » de Jean-Baptiste Théodon (1645-1713), précipitant l’hérésie dans le vide.

Enfin, il faut porter toute son attention sur la fresque décorant la coupole, les voûtes de la nef et de l’abside, due à Giovanni Battista Gaulli que l’on appelait Le Baciccia (1639-1709).

Lorsque l’intérieur de l’église du Gesù fut réaménagé dans la seconde moitié du 17e siècle, à la demande du supérieur général des Jésuites, l’objectif fut d’impressionner les fidèles.

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La peinture réalisée par Gaulli fut une virtuosité de l’art baroque, dans une parfaite maîtrise de l’illusionnisme.

Les fresques dessinent, dans de larges mouvements tumultueux, l’Adoration de l’Agneau, dans l’abside, le Triomphe du nom de Jésus, dans la nef, le Cycle des Anges, dans la coupole (1676-1679).

Les prophètes des pendentifs de la coupole, grâce à la technique du trompe-l’oeil, procurent une parfaite impression de la présence métaphysique des Saints.

Dans le célébrissime Triomphe du nom de Jésus, le monogramme du Christ « JHS«  apparaît dans un ciel lumineux, entouré d’angelots. La multitude des humains rachetés entre dans la vie éternelle. La voûte semble s’ouvrir pour montrer le ciel et faire assister à l’avènement divin.

Le Pantheon – Sainte Marie de la Minerve – L’Eglise du Gesu  –  Saint Ignace de Loyola – Le Palais Montecitorio – Saint Louis des Français