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Le réseau routier de l’empire colonial

Le réseau routier de l’empire colonial
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Les techniques d’aménagement minutieusement appliquées permettaient une longévité des voies, en toute sécurité.


Tant sous l’Empire que sous la République, pendant des siècles de conquête en Occident, en Afrique, en Orient, les routes romaines ont dépassé la longueur totale de 100.000 kilomètres, des îles britanniques au Sahara, des côtes atlantiques à la Mésopotamie.

La construction nécessitait de tracer la voie, de la défricher, de l’aplanir, de la creuser ou de la remblayer, suivant les caractéristiques des terrains, pour faciliter au mieux la rapidité des déplacements.

On accédait à des hauteurs pour déterminer, par l’observation, les tracés les plus rectilignes

On procédait par tronçons, pour stocker aisément le matériel : grues de levage, palans, ciment, pierres, et pour recruter sur place le personnel non spécialisé.

Les ingénieurs et les géomètres utilisaient le chorobate, grand niveau d’eau en bois de 6 mètres de long, pour les visées de nivellement.

Pour les visées angulaires, l’instrument prévu était la groma, sorte d’équerre optique dotée de quatre branches perpendiculaires à l’extrémité desquelles était suspendu un fil à plomb.

Les distances étaient appréciées au cordeau à deux piquets. Le soutainement de la voie nécessitait souvent la construction d’un ballast. Le soubassement était constitué de trois couches superposées.

Après la couche de pierres qui asséchait les terrains humides, venait une couche intermédiaire d’égalisation faite de gravier et de sable.

Une dernière couche, mélange de gravier, de terre et de chaux, était damée, comme un genre de macadam, pour aboutir à un confort de roulement.

Les repères, les bornes, étaient placés à chaque mille et portaient des jalons de bois, ou bien une inscription peinte indiquant le nom de l’empereur qui avait fait ériger l’ouvrage ainsi que le chiffre de la distance, par rapport au début ou à la fin de la voie.

Sur la voie Appia, une seule borne existe encore.

Les voies romaines carrossables servaient essentiellement au déplacement des armées et au service des postes. A la fin de l’Empire, elles atteignaient le nombre de quatre cents et traversaient trois mille ponts franchissant les cours d’eau.

Le service des postes était l’utilisateur prioritaire car l’Empire avait un besoin vital d’informations qui circulaient par voitures attelées, sous la responsabilité d’un Préfet, compétent également pour le ravitaillement des troupes armées.

Le courrier (cursus publicus) se devait d’être très rapide et régulier, la via étant la clé de la suprématie de Rome.

L’attaque des convois par des « ladrone » avait nécessité la création d’un corps militaire affecté à la sécurité.

L’armée assurait sous sa propre responsabilité l’édification des routes et la fondation des villes coloniales à construire, selon la décision de l’Empereur.

Le service militaire durait vingt ans, avec six mois de service effectif par an, du printemps à l’automne.

Une armée en déplacement comprenait quatre légions. Une légion était formée de 10.000 à 25.000 hommes.

Les étapes journalières de déplacement étaient de 40 kilomètres (27 milles) sans aucune journée de repos. La nourriture comportait principalement des galettes de blé et de millet.

On buvait de l’eau légèrement vinaigrée.

Les voies romaines se distinguaient en voies privées et voies publiques. Les voies privées reliaient essentiellement le domaines agricole et ne dépassaient pas quatre mètres de large.

Les voies publiques avaient un statut juridique. Elles étaient construites aux frais de l’Etat et placées sous la surveillance de hauts fonctionnaires.

Le gouverneur de la région était chargé du contrôle des travaux de réfection et d’entretien.

Les voies publiques pouvaient atteindre six mètres et parfois même douze mètres de largeur.