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Saint Clément

Saint Clément
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Entre la via Labicana qui aboutit au Colisée et la via di San Giovanni in Laterano, la première église qui mérite un longue visite est Saint-Clément, très ancienne et fascinante basilique cardinalice du 4e siècle, dédiée à ce saint martyr, troisième évêque de Rome (92-101) après Saint-Pierre.

saint_clementCette basilique paléochrétienne fut saccagée par les Normands en 1084.

Ses vestiges sont maintenant visibles dans l’église dite « inférieure » redécouverte et fouillée au milieu du 19e siècle.

La clôture du choeur qui fut mise à jour, est presque entièrement conservée. C’est le seul exemple de ce type.

Une nouvelle église a été reconstruite très vite, quelques années après le sac de Rome, à la demande du pape Pascal II (1099-1118). On l’appelle l’Eglise Supérieure.

Elle a trois nefs, un parvis avec fontaine de purification, entouré sur trois côtés par un portique à colonnes ioniennes.

Les parties supérieures et le toit, plus tardifs, ont été érigés par Carlo Fontana, dans le style baroque. On doit également à l’artiste la façade, sur la via San Giovanni in Laterano, dont le pignon à volute supporte le clocher également baroque.

L’intérieur est décoré de mosaïques et de pavements cosma-tesques, genre de marqueterie des sols en incrustations polychromes de marbres, créées par l’artisan ornementaliste Cosma, avec les membres de sa famille et ses disciples.

Saint-Clément est un exceptionnel exemple de structures architecturales datant d’époques diverses, sur mille ans : l’Antiquité classique, le Paléochrétien, le Haut Moyen-Âge, en trois niveaux superposés.

De l’Antiquité elle a gardé le Mythraeum, lieu de culte érigé au 3e siècle que l’on rencontre aussi dans d’autres églises.

Ce culte astral, issu du Moyen Orient était devenu un culte romain.

L’office avait lieu dans une longue pièce avec voûte en berceau, flanquée de bancs de pierre. L’autel central comportait une sculpture représentant le dieu solaire sacrifiant le taureau.

Ce dieu Mythra est représenté accompagné d’un chien, d’un serpent et d’un scorpion, dont le rôle reste mystérieux. Un corbeau transmet l’ordre du sacrifice. La déesse de la lune Selena-Luna est dans l’angle droit. Les dieux protecteurs tiennent un flambeau symbolisant le soleil levant et le soleil couchant. Ce culte a été plus ou moins intégré dans les rites du christianisme.

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Pour établir les fondations de l’imposante église supérieure du 12e siècle, les séries de colonnes existantes de l’église inférieure ont été consolidées par un mur qui a rempli l’espace aux deux-tiers.

L’ouvrage a été renforcé en 1862 pour commencer les fouilles de l’église paléochrétienne. Mais la structure d’origine est reconnaissable.

Les peintures qui décorent l’église sont de véritables trésors de l’art roman.

Dans le porche se voient deux fresques du 11e siècle. L’une a trait à la translation du corps de Saint Cyrille, transporté du Vatican à Saint-Clément. L’autre est relative au miracle de Saint Clément.

Le saint avait été jeté dans la Mer d’Azov (en Mer Noire), les pieds attachés à une ancre marine, mais il fut sauvé par une chapelle surgissant de l’eau, pour le recueillir.

Un médaillon représente le saint avec les commanditaires accompagnés de leur famille.

D’autres fresques ornent les murs : une Ascension du 9e siècle, des scènes relatives à la légende de Saint Alexis.

Des peintures du 11e siècle évoquent la persécution de Saint Clément par le préfet païen Sisinnus. La légende raconte que ses poursuivants furent aveuglés par la volonté divine, ce qui les fit se tromper. Ils saisirent une colonne au lieu de s’emparer du saint.

L’abside porte une magnifique mosaïque du 12e siècle dessinant une grande croix ornée de 12 colombes représentant les Apôtres avec Marie et Joseph.

Une paire de jumelles est nécessaire pour discerner les personnages occupés aux travaux des champs.

Sur l’arc extérieur, les quatre évangélistes encadrent le Christ.

Au-dessous, à gauche : Saint Paul et Saint Laurent, à droite : Saint Pierre et Saint Clément.

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La scola Cantorum, qui précède l’abside, a un candélabre torsadé et possède une splendide mosaïque au sol, chef-d’oeuvre exécuté par les Cosmates.

La petite chapelle Sainte-Catherine, dans la nef latérale gauche a été construite à la demande du cardinal titulaire de l’église (1425-1431). Le florentin Masolino da Pamicale y a peint, au début de la Renaissance. des fresques exceptionnelles

Cette construction marque, après le retour de la papauté à Rome, les débuts des édifices romains de ce style.

Les caractéristiques en sont principalement l’utilisation d’une perspective centrale, et la diversité plaisante des éléments de la narration.

Sur les murs latéraux, on peut admirer des scènes de la vie de Sainte Catherine, d’Alexandre et de Saint Ambroise.

La paroi de l’autel présente une monumentale cruxifiction.