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La visite du Vatican se doit de commencer par la place Saint-Pierre, prestigieuse réalisation du Bernin, une des plus grandes gloires artistiques de cet architecte.
C’est le pape Alexandre VII (1655-1667) qui, en 1656, charge Bernini de donner à la façade de la basilique une place digne de sa propre splendeur. Le large parvis rectangulaire n’était même pas pavé. Il conduisait au Borgo, sans que l’on puisse apercevoir la moindre décoration, à l’exception d’une fontaine et de l’obélisque égyptien du 1er siècle avant J.-C. placé en 1586 par Fontana, à l’endroit où se trouveraient les cendres de Jules César. Le plan du Bernin, qui conduisit à l’absolu chef-d’oeuvre, fut l’organisation de l’espace en deux places qui communiquent étroitement.
La plus majestueuse, la Piazza obliqua, elliptique dans sa forme, est définie par deux portiques en arc de cercle. Elle est entourée d’une majestueuse colonnade de quatre rangées de colonnes doriques, qui fait naître instantanément l’idée de deux bras ouverts, symbolisant l’église accueillant le monde des croyants, selon un accès théâtral spectaculaire : 284 colonnes, 88 pilastres, 140 statues placées sur l’entablement.
Des lignes de pierre blanche, dans le pavement, partent de l’obélisque, reposant sur le dos de quatre lions de bronze. Deux grandes fontaines aux larges vasques de granit sont de Maderno et du Bernin. A droite et à gauche, les deux foyers de l’ellipse sont marqués par des disques de marbre. De ces deux points, les quatre rangées de colonnes semblent fusionner en une colonnade unique, en un portique majestueux. Des rapports géométriques rigoureux le permettent.
La deuxième place, la Piazza Retta, est délimitée par des bâtiments latéraux dont les façades sont légèrement divergentes afin d’en atténuer la largeur. Le bâtiment-corridor de droite donne accès au palais apostolique et à la scala Régia, escalier d’apparat également conçu par le Bernin, à trois volets, encadré des statues de Saint-Pierre et Saint-Paul.
La place est une scène solennelle où le pape célèbre l’office, lors des grandes fêtes religieuses. Les statues accueillent les pèlerins du haut de la balustrade, large de 17 mètres. Armoiries et inscriptions y évoquent le pape Alexandre VII commanditaire de cette unique et magistrale architecture. Un tel ouvrage illustrait le but de tout l’art du 17e siècle « étonner et émerveiller » pour la gloire du pontificat.
