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Savoca, Coppola et le mariage de Michael…

Savoca, Coppola et le mariage de Michael…
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Dans la province de Messine, non loin de la trop touristique Taormina, Savoca domine de quelques 330 mètres d’altitude les eaux de la mer Ionienne, faisant ainsi face à la Calabre, pointe de la botte de l’Italie méridionale dont on aperçoit les côtes à quelques kilomètres de distance.

Pour sa situation au sommet d’un massif rocheux, pour ses ruelles en pente, pour ses nombreux oliviers, orangers et amandiers, pour son patrimoine architectural, religieux et militaire, Savoca est inscrit depuis 2008 sur la liste des plus beaux villages d’Italie.

Fondé à l’époque romaine, le village de Savoca a, comme le reste de la Sicile, connu diverses influences successives : Byzantins, Arabes et Normands s’y sont succéde, chacun apportant à son tour son style architectural et son mode de vie.

Des dix-sept églises que compta le centre de ce village (de moins de 2 000 habitants aujourd’hui), un grand nombre sont encore existantes. Au fil de vos promenades dans les ruelles étroites, joliment pavées et toujours en pente, vous les croiserez au détour de chaque rue sans même avoir à les chercher.

Quelques images de Savoca

Savoca est aussi connue pour son Couvent des Capucins, fondé en 1574 et dont les bâtiments actuels furent élevés à partir des premières années du 17e siècle. La crypte du couvent, aménagée dans les souterrains de l’église consacrée à Saint François d’Assise, est réputée pour une étonnante et morbide particularité : trente-sept cadavres momifiés, dépouilles de personnages ayant appartenu à l’aristocratie du village, y sont exposés, revêtus de vêtement indiquant leur noble condition. La plus ancienne de ces dépouilles fut placée là en 1776, la plus récente un siècle plus tard en 1876.

Mais il y a une autre raison pour laquelle les touristes viennent nombreux dans ce village sicilien qui comme tant d’autres aurait pu rester à l’écart des sentiers battus : c’est ici que furent tournées quelques scènes, brèves mais restées dans les mémoires, du Parrain I, sorti sur les écrans en 1972, chef-d’œuvre de Francis Ford Coppola, classé troisième des plus grands films américains par l’American Film Institute.

Des scènes supposées se dérouler dans le village de Corleone mais tournées ici, à Savoca, sans doute jugé plus esthétique par le réalisateur américain originaire du sud de l’Italie. D’autres passages furent tournés dans le même secteur géographique, dans le village de Forza d’Agro.

Qui ne se souvient de la scène au cours de laquelle Michael Corleone, exilé en Sicile demande la main de la belle Apollonia à son père, le propriétaire du bar local, il signore Vitelli.  Le bar est toujours là, au rez-de chaussée d’une maison du 18e siècle. Et il a gardé le nom de Bar Vitelli, en hommage au film et sans doute pour satisfaire un public cinéphile qui ne manque pas d’aller y boire un café ou un verre de vin en évoquant le souvenir d’Al Pacino-Michael Corleone, casquette sur la tête, entouré de ses deux gardes du corps siciliens fusil de chasse à l’épaule.

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Après les scènes de fiançailles et de repas familial vient celle du mariage, sur le parvis de l’église San Nicolo, massif édifice ocre, aux lignes droites, surmonté de créneaux comme un château-fort. Etrange sensation que de se replonger sur le site même de cette scène inoubliable. Sous le soleil éclatant de Sicile, il suffirait de cligner des yeux pour entrevoir Apollonia, voile blanc relevé sur le visage, au bras de Michael, tous deux précédés par la fanfare du village et suivis par la famille et les bravos des villageois.

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Sur la petite place s’étendant devant le bar Vitelli est érigée une sculpture hommage au réalisateur Francis Ford Coppola. Un bel endroit pour s’asseoir quelques instants sur un banc, face à la mer en contrebas et face aux côtes de la Calabre de l’autre côté du détroit, et pour échanger quelques mots avec les vieux villageois dont c’est, à toute heure de la journée, le point de rendez-vous.

Quelques extraits du Parrain