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Anna Magnani et Aldo Fabrizi - Rome Ville ouverte

Une deuxième vie pour « Rome ville ouverte »

Une deuxième vie pour « Rome ville ouverte »
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Considéré par les cinéphiles comme le « Manifeste du Néoréalisme », le chef d’oeuvre immortel de Roberto Rossellini sorti en 1945 ressort sur les écrans italiens, après avoir fait l’objet d’une minutieuse restauration.

« L’histoire du cinéma se divise en deux parties, avant et après Rome Ville ouverte ».
Otto Preminger

« Avec Rome ville ouverte, l’Italie a retrouvé le droit de se regarder en face ».
Jean-Luc Godard

Locandina_Roma_citta_apertaLe chef d’oeuvre de Rossellini, tourné à Rome dans la clandestinité à partir de 1944, fut loin de connaître le succès en Italie lors de sa sortie. Boycotté par une bonne partie de la critique, comme le fut le cinéma de cette époque jugé pessimiste, défaitiste, représentant une Italie où règnent la faim, la misère, la dénonciation et la collaboration, il fut pourtant immédiatement remarqué dans le reste de l’Europe et remporta la Palme d’Or au Festival de Cannes en 1946… et fit par la même occasion reconnaître aux yeux du monde l’importance du cinéma italien.

Fin de la Seconde Guerre mondiale. Rome est occupée par l’armée allemande. Un prêtre catholique, un militant communiste, une mère et son fils, un imprimeur, des résistants.  Une vie de quartier marquée par la peur et  la clandestinité, par les privations au quotidien, par la lâcheté des uns et la bravoure des autres.

Un style simple et dépouillé pour un film aux accents de documentaire, mettant en scène les inoubliables Anna Magnani (Pina, la mère) et Aldo Fabrizzi (le prêtre résistant). Une fiction, peut-être, mais inspirée d’histoires vraies et de personnages bien réels. Un long-métrage fait sans moyens et malgré la pénurie de pellicule, tourné dans les rues du quartier romain du Pigneto (qui verra un peu plus d’une décennie plus tard s’installer les caméras de Pasolini).

Symbole d’une nation, allégorie d’une nouvelle Italie née dans les douleurs de la guerre et les espoirs de la résistance, l’oeuvre de Rossellini méritait bien une nouvelle vie. Renaissance mise en oeuvre avec les technologies les plus récentes dans les laboratoires de la Fondazione Cineteca de Bologne, à partir des négatifs originaux miraculeusement retrouvés en 2004 après des années de disparition.

Rome Ville Ouverte est ainsi présenté depuis le 31 mars 2014, et pour tout le mois d’avril, dans soixante-dix cinémas de la péninsule.  Un événement qui anticipe de quelques semaines les cérémonies du 70e anniversaire de la Libération de Rome, survenue les 4 et 5 juin 1944.

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