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De la Salute à l’Académie

De la Salute à l’Académie
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Revenons à Santa Maria della Salute, afin de découvrir la partie du Dorsoduro longeant le Grand Canal. C’est ici une successions de palais s’étendant jusqu’au Rio Ca’Foscari, à l’endroit ou le canal change d’orientation, appelé la Volta del Canale.

Palazzino Salviati
Le petit palais (Palazzino) Salviati, porte toujours les mosaïques du maître Salviati dont le nom était Giuseppe Porta.

Palazzo Dario
Le Dario très légèrement penché, est une délicate construction du style lombard, aux remarquables décorations de marbre polychrome, qui en font l’un des plus beaux palais du début de la Renaissance.

Les disques entrelacés de serpentine ont été chantés par notre poète Henri de Régnier, qui habita ce palais, construit pour l’ambassadeur de Venise à Constantinople.

Palazzo Dario sur le Grand Canal

Ainsi qu’il est écrit sur un des murs du palais:

In questa casa antica dei Dario,
Henri de Régnier
poeta di Francia
venezianamente visse e scrisse
anni 1899-1901.

Le palais Venier del Leoni
Le palais Venier del Leoni est resté inachevé, mais il est théâtral.

Il avait été commandé par la riche et puissante famille Venier qui désirait un très grand palais correspondant à sa considérable fortune. Il devait atteindre quatre étages. Le musée Correr possède une maquette renseignant sur les dimensions grandioses que les Venier désiraient voir donner à leur demeure.

C’est probablement les difficultés financières découlant du gigantisme de l’oeuvre de l’architecte Boschetti et l’expropriation de bon nombre de maisons, qui provoquèrent l’arrêt de la construction.

guggenheim

Ce palais inachevé est réduit à un vaste rez-de-chaussée rendu moins sévère par un superbe jardin d’aspect romantique et plein d’oiseaux. Il plut à la richissime américaine Peggy Guggenheim, collectionneuse d’art contemporain, qui en fit acquisition en 1949 pour y loger ses oeuvres d’art avant-gardistes. Le musée appartient à la fondation Salomom Guggenheim, créée par le riche mécène dont Peggy était la nièce.

Palais Barbarigo
Ce palais est facile à repérer en raison des larges mosaïques aux reflets d’or recouvrant sa façade.

L’une d’elles représente un souffleur de verre, illustration destinée à rappeler que les propriétaires du palais étaient des industriels de la verrerie de Murano.

On y voit le doge Alvise Mogenico montrant au jeune roi de France Henri III, lors de sa visite à Venise en 1574, le travail du souffleur.

Palais Da Mula
Le vieux Palais Da Mula, du 15e siècle, est un modèle d’architecture patricienne que suivront les riches négociants pour l’édification de leurs palais qui devaient être à la fois leur entrepôt de marchandises, la demeure de leur famille et leur salon de réception et de fêtes.

L’entrée terrestre n’était qu’un espace assez obscur s’ouvrant sur une cour, où se situait la vera, c’est à dire la margelle de la citerne d’eau. De là partait sous un portique à colonnes, un escalier qui conduisait à la porte d’entrée de l’étage noble (piano nobile) le portego, pièce très grande qui occupait toute la profondeur du palais sur 50 ou 60 mètres, autour duquel se distribuaient les chambres, les salons, la salle à manger, la bibliothèque; cet immense vestibule était une salle d’apparat qui réunissait les plus beaux meubles, les tapisseries, les tableaux, les objets d’art.

Un petit escalier conduisait, au dessous, au mezzanino occupé par les bureaux de l’entreprise et descendant au rez-de-chaussée dans le grand entrepôt dont l’entrée d’eau, dénommée atrio d’approdo, débouchait sur le grand canal. Là se trouvaient toutes les marchandises importées et à exporter ainsi que les huit ou dix gondoles dont se servaient les membres de la famille.

L’Académia
Beaucoup d’artistes habitent cette partie du quartier. Quant aux amateurs d’art, ils s’y retrouvent pour visiter la passionnante Galerie de l’académie.

Le Pont de l’Académie
Ce pont, l’un des trois du Grand Canal, fut d’abord une passerelle métallique jetée au-dessus de l’eau en 1848 par les Autrichiens.

En 1934 la passerelle fut remplacée par un pont plus haut, pour laisser passer les vaporetti.

Il est en bois goudronné. Destiné à n’être que temporaire, il fut reconstruit à l’identique dans les années quatre vingts.
L’architecture en bois du Pont de l’Académie.
Au pied du pont, côté musée (jardins du palais Cavalli-Franchetti), donc sur la rive gauche et dans le Sestiere opposé (San Marco) des guéridons et des chaises permettent de rêver et en contemplant Santa Maria della Salute.

Mais c’est du haut du pont que la vue est la plus exquise. La courbe du Canalazzo est douce et permet d’apercevoir le Palais des Doges et le quai des Schiavoni dans une perspective unique.

Canaletto et Guardi ont donné de cette vue splendide des vedutti aux teintes incomparables.

Le Musée de l’Académie
On passe devant le musée de l’Académie qui est naturellement le plus beau musée d’Europe en ce qui concerne les peintures vénitiennes.

Les passionnés des beaux arts, rencontrent ici les chefs d’oeuvre, des primitifs à la Renaissance et jusqu’au 18e siècle.
L’ancienne scuola Santa Maria della Carita fondée en 1260 fut transformée en musée en 1807.

Une partie du patrimoine de la scuola resta sur place. Enrichie d’oeuvres venues des églises fermées par Napoléon, l’Académie fut ouverte en 1817. Réparties en 24 salles, les galeries sont d’une richesse inestimable.