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De San Moise au Campo San Stefano

De San Moise au Campo San Stefano
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Tout le secteur ouest du sestière San Marco est quasiment un autre quartier. On peut l’aborder en partant de la Piazza pour se diriger vers la large Avenue du 22 Mars (calle larga XXII marzo); on y a l’impression que les touristes y sont les réels habitants.

Au début de la calle Larga XXII marzo, l’église San Moise montre une façade abondamment sculptée. Le premier sanctuaire fondé au 8e siècle fut remanié par Tremignon à partir de 1632.

La façade est de Meyring, du style Baroque. Elle date de 1668. Elle a été financée par la famille Fini, d’aristocratie récente à l’époque. Le donateur a son buste surmontant l’obélisque au-dessus du portail.

A l’intérieur un extravagant autel montre un Moise recevant les Dix Commandements sur le Mont-Sinaï, d’un seul bloc de pierre.
Le campanile est du 13e siècle.

Le théâtre de la Fenice
Une rue, indiquée par une flêche, la Calle Veste, conduit au théâtre de la Fenice.

Ce nom fait allusion au phénix mythique qui renaît de ses cendres. Ce nom lui fut donné après reconstruction, en 1836, au premier incendie.

Les vénitiens avaient décidé qu’il serait reconstitué à l’identique « come era et dove era« , comme il était et où il était.

Après le deuxième incendie dévastateur du 29 janvier 1996, il n’est resté que les murs. Les importantes donations venues du monde entier comme des Vénitiens, ont permis de le voir renaître, sous la forme initiale de l’architecte Selva (1790-1792).

Depuis 2005, on peut à nouveau admirer ses cinq étages de loges superposées, finement décorées en rouge et or.

Ce théâtre, des plus célèbres, est un des hauts lieux de l’art lyrique international.

La scuola San Girolamo
Tout à côté, sur le même Campo San Fantin, la scuola San Girolamo à la délicate façade, a été érigée en 1471 et reconstruite en 1592-1604. La confrérie avait pour mission d’assister les condamnés. Dissoute en 1806 par Napoléon, roi d’Italie, elle fut occupée par une société de médecine puis par une académie des sciences et des lettres.

L’église Santa Maria del Giglio
Plus au sud, l’église Santa Maria del Giglio, ou Zobenigo du nom des fondateurs, transformée au 17e siècle par Sardi, est un monument fastueux commémoratif de la riche famille Barbazo.

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La façade de style baroque est dotée de fortes colonnes séparées par des niches profondes, logeant les sculptures qui représentent les personnages de la famille, s’étant illustrés dans les guerres de conquêtes de la Sérénissime.

Le mouvement et le jeu de lumière créent un étrange clair-obscur.

L’église détient les quatre évangélistes du Tintoret. Elle a été restautrée par le Comité américain en 1970.

En façade, les grands personnages de la famille Barbazo.
A deux pas de là, l’on est sur le joli campo San Maurizio, au grand marché réputé des antiquités et de la brocante.

Il faut remarquer la délicate façade d’influence lombarde de la scuola degli Albanesi (1531), et celle du palais Bellavite de pierre ciselée.

Campo San Stefano
Par la calle Spezier, on aboutit au grand campo San Stefano, l’un des plus beaux de Venise, atteignant deux-cents mètres de long, sur lequel donnent deux somptueux palais et une harmonieuse église gothique.
Sur ce campo très vaste se déroulaient autrefois des courses de taureaux.

L’église est au nord, le flanc sur le campo, d’un haut gothique tardif 14e et 15e siècles. Elle a appartenu à une communauté de frères mendiants augustins. Le couvent a été fondé en 1294.

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L’architecture est de brique brune, presque sans ornement puisqu’il s’agissait d’un ordre mendiant.

Le portail gothique flamboyant est l’oeuvre de l’atelier de Bartolomeo Bon. Le cloître est attribué à Scarpagnino.

L’arc en ogive de l’entrée, en feuilles d’acanthe, est un remarquable exemple de la taille de la pierre.

A l’intérieur on est frappé par la riche décoration du gothique tardif spécifiquement vénitien.

les grandes baies dans le toit, d’une époque ultérieure, permettent l’éclairage de la charpente en bois décorée de peintures.

Le plafond a la forme d’une carêne de navire renversée.
Les murs sont également couverts de peintures du 15e siècle. Les arcades ogivales qui dessinent les nefs sont ornées de peintures en camaïeu gris. Les colonnes des arcades en rouge et blanc accentuent les contrastes de couleurs; les chapiteaux sont rehaussés de dorures.

Au milieu de l’église se situe le tombeau du Doge Morosini qui avait conduit la conquête de la Morée (Péloponese grec).

Dans la sacristie, trois tableaux du Tintoret : la Cène, le lavement des pieds, le Christ au mont des oliviers.

Des sarcophages sont dans le cloître.

Le campanile détient le record de l’inclinaison des clochers penchés de Venise.

Le Palais Pisani
Le gigantesque palais Pisani qui atteint le grand canal par son petit côté, est entièrement recouvert de pierre blanche d’Istrie.

Il a appartenu à des financiers qui possédaient leur banque de change au Rialto. L’architecte Manopola reçut en 1614 la commande d’un très grand édifice enrichi d’une salle de bal, qui devait servir à de somptueuses réceptions.

Celle du banquet et du bal d’honneur offert par Alvise Pisani au roi de Suède, Gustave III en 1784, est restée dans les mémoires. Huit cents invités, servis par cent soixante dix serviteurs dînèrent dans un service de table en or massif.

Le roi déclara qu’il ne pourrait rendre une telle réception en Suède. La fortune des Pisani en fut cependant ébranlée.

La ville a acquis le palais en 1940 pour en faire le conservatoire de musique. Il détient la baquette et le pupitre de Richard Wagner, après son dernier concert.