On sera émerveillé par l’exploration du quartier de Santa Maria Formosa où l’église du même nom cède une partie de l’espace au palais Querini-Stampalia.
C’est l’une des places les plus fréquentées, avec son petit marché quotidien, populaire et animé, d’un aspect oriental avec ses toiles multicolores en plein vent.
Il y règne une atmosphère très agréable que l’on peut savourer, à la terrasse d’un café, pour observer le va et vient des ménagères et des écoliers qui en font un vélodrome, et pour admirer les palais qui y ont élu domicile, comme le Malipiero-Trevisan aux marbres verts, le Dona aux délicates dentelles de pierre.
La lumière, flatte les marbres blancs.
C’est Codussi qui édifia Santa Maria Formosa en 1492 en la dotant d’une coupole qui fut reconstruite à deux reprises, après tremblement de terre et bombardement autrichien en 1916.
L’église porte le nom de la vierge qui a un culte particulièrement fervent à Venise où plus de vingt édifices religieux sont consacrés à Marie.
La construction de style byzantin comporte deux façades remarquables du 15e siècle réalisées aux frais de la riche famille Capello, sans statues commémoratives des donateurs, ce que la république interdisait alors par mépris des glorifications démonstratives.
Mais la famille de l’amiral Capello vainqueur des turcs, se jouant de l’interdiction, fit bâtir un frontispice, face au canal où trois bustes honorent des Capello ayant participé à des batailles.
Les absides et le chevet cylindrique, d’une architecture simple sont absolument lisses, sans aucune décoration.
Commencé en 1611 le campanile baroque fut achevé en 1688. Le couronnement est garni d’un balustre. La porte est ornée d’un masque outrancier.
L’intérieur, sur un plan en croix latine à trois nefs, est d’une pure harmonie, dans une gamme de gris et de blanc. S’y trouvent le chef-d’oeuvre de jeunesse de Palma le Vieux : Sainte Barbe et les Saints, de 1509, le triptyque de Vivarini et quelques toiles de Tiepolo.