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San Cataldo et ses coupoles, un exemple d'architecture arabo-normande

Palerme, un aperçu historique et artistique

Palerme, un aperçu historique et artistique
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Palerme fut fondée par des marchands et navigateurs Phéniciens entre le 7e et le 6e siècle avant notre ère, puis conquise au fil des siècles par les Romains, par plusieurs peuples barbares, par les Normands, les Souabes, les Aragonais et les Bourbon. Ainsi toute sa longue histoire jusqu’à son annexion au royaume d’Italie, n’est-elle qu’une suite de résistances héroïques alternant avec des périodes de résignation soumise et de violentes rébellions imprévues.

Dès le 12e siècle toutefois, on pouvait déjà la définir comme une ville antique et élégante, somptueuse et agréable, qui offrait « toutes les feuilles et le fruits de la vie » .

D’abord siège d’un émirat, puis des cours normande et souabe (Roger II y fut couronné en 1130 et Frédéric II en 1198), la ville se situait au carrefour des courants artistiques, culturels et commerciaux entre l’Orient et l’Occident.

Le Palais des Normands (12e siècle)

Le Palais des Normands (12e siècle)

La culture artistique y était très florissante : ivoires, soies, orfèvrerie, souvent travaillés dans les ateliers du Palais Royal, étaient alors très largement exportés dans le monde. Réputés, les artisans de la ville et ses artistes allaient jusqu’à Rome et à Jérusalem, tandis que ses savants, dans les disciplines les plus diverses (mathématiques, études des textes anciens…) la mettaient à la tête du progrès, lui donnant, sous le règne de Frédéric II, une exceptionnelle suprématie.

Palerme se débarrassa  en 1282 d’un mauvais gouvernement français des Angevins, par le fameux soulèvement resté dans l’histoire sous le nom des « Vêpres siciliennes » . Un événement auquel Giuseppe Verdi consacrera un opéra en 1855.

Mais, par leurs continuelles disputes et guérillas, attisées par les Chiaramonte, seigneurs de Modica, les Aragonais, qui succédèrent aux Angevins, plongèrent Palerme dans une période de décadence. Arts et artisanat périclitèrent et ne parvinrent plus à concurrencer les créations des autres régions (surtout de Toscane et d’Espagne). Cependant l’architecture demeurait vigoureuse, avec la construction de monuments de style dit « chiaramontais« .

Annexée à l’Espagne en 1412, la Sicile connut une période plus calme dont profitèrent son commerce et son industrie. Elle étendit et intensifia son trafic avec Gênes, la Lombardie, la Catalogne et les Flandres.

L’éclectisme artistique s’accentua et, une fois encore, les diverses tendances se renforcèrent, comme on peut le remarquer dans les œuvres de l’architecte Matteo Carnalivari (actif à Palerme entre 1487 et 1493) auquel on doit notamment le Palais Abatellis, et du peintre Tommaso de Vigilia. On peut en dire autant de la sculpture, de l’orfèvrerie et du travail du bois.

La cour du Palais Abatellis

La cour du Palais Abatellis

L’art sicilien ne retournera que plus tard, au 17e siècle et au 18e siècle, au style qui rappelait son antique splendeur.

Après la brève parenthèse de la domination de Victor Amédée de Savoie (1713-1718), la longue période du gouvernement des Bourbon, malgré les disputes, les mécontentements et les soulèvements, ne parvint pas à épuiser la vitalité de Palerme : elle en excita au contraire le caractère foncièrement énergique, le talent particulier et l’esprit de hardiesse.

Pendant tout le 17e siècle et le 18e siècle, la ville s’enrichit de monuments, de rues, de fontaines et de monastères de grande valeur. L’artisanat retrouva sa vigueur et sa fantaisie d’autrefois. Les soieries, l’orfèvrerie, la céramique, comme l’architecture et la sculpture donnèrent un nouveau lustre à Palerme, où les vice-rois entendaient mener une vie aussi somptueuse que celle des souverains.

Les Quattro Canti - 17e siècle

Les Quattro Canti – 17e siècle

La fin du 18e siècle vit naître la passion des recherches archéologiques et une véritable renaissance de l’intérêt pour les études gréco-romaines, qui ne fut pas sans influence sur le désir des Siciliens de chasser l’étranger et de reconquérir leur liberté.

Palerme prouva son héroïsme lors des mouvements de 1812, de 1820, et de 1848, qui trouvèrent leur récompense, lorsque le 27 mai 1860, Garibaldi entra dans la ville en liesse à la tête de son expédition dite « des Mille ».

Le 17 mars 1861, la Sicile devint partie intégrante du Royaume d’Italie. La conquête de la Libye en 1913 fit augmenter considérablement le trafic de la ville.

Palerme eut à souffrir des années de guerre, en particulier en juillet et août 1943, lors des combats entre les Allemands et les Alliés, après le débarquement de la même année, quand la Sicile devint pour 40 jours un des théâtres de la guerre. Le port et les quartiers voisins furent considérablement endommagés par les bombardements aériens, ainsi que de nombreux autres édifices et quartiers de la ville.

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