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Promenade dans le Cannaregio

Promenade dans le Cannaregio
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A peine le visiteur sort-il de la gare Santa-Lucia, terme de son voyage en train vers Venise, l’émerveillement est déjà sollicité. L’église abbatiale des Carmes déchaussés (Scalzi en italien) est l’un des plus beaux sanctuaires baroques.

 

L’église dei Scalzi
On l’appelle aussi Santa Maria di Nazareth. C’est Baldassare Longhena qui l’édifia de 1656 à 1672. La façade d’une richesse éblouissante est de Giuseppe Sardi. Les colonnes jumelées sont de deux ordres. Les sculptures sont de Bernardo Falcone.

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A l’intérieur, le décor est fastueux avec marbres polychromes et dorures. Le maître-autel est doté d’un baldaquin aux colonnes torses. La fresque de Tiepolo, qui ornait le plafond, a été détruite pendant la Grande guerre, lors d’un bombardement aérien. Au plafond, correspondant à la seconde chapelle de droite, l’autre fresque de Tiepolo, Sainte Thérèse en Gloire, est toujours visible.

San Giobbé
Il est recommandé, du fait de la proximité de la gare ferroviaire, de se rendre, pratiquement à l‘angle du rio di San Giobbe et du Canale di Cannaregio, jusqu’au bout de l’île, pratiquement au bord de la lagune nord, pour rendre visite à San Giobbe.

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Cette église date de la première moitié du 15e siècle. Elle fut commandée par le Doge Cristoforo Moro qui désirait honorer Saint Bernard de Sienne.

Pietro Lombardo, dans le style de la Première Renaissance, lui accorda une sobriété qui se retrouve aussi à l’intérieur. On ne peut plus y voir le retable de San Giobbé qui est au musée de l’Académie, depuis le 19e siècle.

Mais bon nombre d’oeuvres d’art n’ont pas quitté l’église.C’est en particulier la voûte de la deuxième chapelle Martini qui attire l’attention. Un des plus beaux plafonds du début de la Renaissance est orné de terres cuites vernissées de l’atelier du grand artiste Della Robbia, maître florentin de cette technique.

Les cinq tableaux ronds montrent les quatre évangélistes et le Christ entouré des anges. La famille Martini, donatrice, fit appel à ses compatriotes toscans, artistes de Florence, qui dotèrent le sanctuaire de décorations absolument inconnues à Venise.

Au 15e siècle, San Giobbé pouvait, à ce titre, être considérée comme un édifice des plus modernes de la cité.

La Lista di Spagnia
En revenant sur ses pas, on se rend compte que la proximité du pont des Scalzi et l’affluence des touristes et des voyageurs, font de la grande artère dénommée Lista di Spagnia, une forte concentration d’hôtels, de restaurants, de pizzerias, bars, boutiques de souvenirs, de fleurs, de fruits et légumes qui encombrent la chaussée de leurs devantures.

Palazzo Labia
La Lista di Spagnia aboutit au campo San Geremia que chapeaute l’église du même nom et frôle l’arrière du Palazzo Labia dont la façade principale donne sur le canal du Cannaregio, au débouché sur le Grand Canal.

Les patriciens Labia étaient d’origine catalane espagnole, possédant une immense fortune, qui étaient arrivés à la noblesse par contribution financière à la guerre contre les Turcs. En 1685 ils firent construire un imposant palais par Cominelli, de trois façades, agrandi en 1750 par Tremignon.

Le palais est orné de colonnes des trois ordres, mais la réputation de sa beauté vient surtout des peintures de Tiepolo.

Les fresques ornant le grand portego constituent le plus important ouvrage de l’art décoratif vénitien du 18e siècle. Murs et plafonds de ce grand salon sont recouverts de l’histoire de Cléopâtre et d’Antoine.

La fresque du Génie monté sur Pégase mettant en fuite le temps, atteint soixante mètres. Les peintures abîmées en maints endroits par le salpêtre, purent être restaurées lors du rachat du palais par un richissime sud américain qui le fit également meubler dans le goût des fastes anciens. Il y donna des fêtes mémorables qui entraînèrent les protestations d’un grand nombre de vénitiens. Acheté par la municipalité, il est devenu le siège de la RAI, la radio-télévision nationale italienne.