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Dans les rues de Venise

Dans les rues de Venise
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Se promener à Venise permet de comprendre à quel point cette ville est multiple dans sa beauté. Ses venelles courtisent les minuscules jardinets, les boutiques colorées, les canaux sombres les ponts miniatures.

Les rues sont parfois si étroites entre deux maisons, que le passant est obligé de se coller au mur pour en laisser passer un autre.

On dit que les rues ne sont pas plus étroites qu’ailleurs, car l’absence absolue de voitures automobiles laisse aux piétons la totalité de l’espace; on n’a que le souci de ne pas déranger les chats.

Les promenades ne sont pas fatigantes  parce qu’on marche dans la beauté, ravi de tout admirer, et parce que ce n’est pas une ville étendue; on peut la parcourir en une demi-heure d’un bon pas.

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Franchir les ponts – il y en a plus de quatre cents – n’entraîne aucune lassitude, les degrés correspondant au pas normal de l’homme.

La ville est une concentration de magnifiques palais aux dentelles de pierre et de simples maisons qui voisinent étroitement parce que les boutiquiers fournissaient directement les notables en pain, viande, charbon et autres produits; on dit de Venise que c’est « une ville pleine de maisons« .

Cette concentration procure souvent, à beaucoup d’endroits, une sorte de paradis de silence à peine troublé par la voix des passants, toujours empreinte de gentillesse et de plaisante courtoisie, même lorsque le timbre est élevé, ce qui est fréquent. Les vénitiens parlent fort quelle que soit leur classe sociale.

Si la ville est multiple, c’est aussi parce qu’elle est baignée d’une luminosité très variable, changeant le paysage par des teintes subtiles, des reflets rapides, un poudroiement de brume, fournie généreusement par la lagune et enveloppant l’architecture dans des contours nimbés.

Le ciel n’est jamais vraiment bleu mais plutôt d’un azur légèrement grisé, très fluide qui patine toutes les couleurs.

Se promener est une fête, dans le labyrinthe des venelles, des cours, des places, des passages (sottoporteghi) souvent encombrés et où, paraît-il, au bout de quelques mois on pourrait se mettre à rêver de montagne.

Les voies ont des appellations diverses :

  • La calle est une rue, une ruelle, une venelle.
  • La via est une grande rue.
  • La salizzada est une artère pavée ou dallée.
  • La ruga est une rue bordée de boutiques (prononcer « rouga »).
  • Le rio terra est un ancien rio qui a été comblé pour une facilité de circulation.
  • La riva est une promenade large au bord de l’eau.
  • Le campo, le campiello, le campazzo sont des places, anciennement couvertes d’herbe en terrain dit détrempé.

Les ruelles sont souvent déconcertantes, toutes se ressemblent mais aucune n’est pareille. Elles aboutissent à un mur, à un canal, et obligent à rebrousser chemin. Certaines rendent de réels services en doublant une voie principale ce qui permet de marcher plus rapidement. Ce sont des fodere (au singulier : fodera). Les français les nomment « doublures » .


Numérotation des constructions

Dans cette ville qui a été construite au hasard, sur des lambeaux de terre, les maisons sont numérotées par quartier, l’une après l’autre de l’Est à l’Ouest, dans l’ordre des nombres, du début à la fin, sans tenir compte des tournants, des cours, des culs de sac, des passages voûtés.

Le quartier de San Marco, par exemple, commence au Palais des Doges qui porte le « numéro 1 » et finit au Rialto au numéro 5562.

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Le quartier du Castello, qui est le plus étendu et le plus peuplé, est numéroté jusqu’à 6828, le Cannaregio jusqu’à 6426. On peut se rendre compte que des portes murées, définitivement condamnées, ont un numéro que l’on repeint avec les autres quand il y a des travaux de nettoyage.

Certaines rue n’ont même pas de nom.

Parmi les principales artères, on peut citer :

  • La rue du 22 mars (larga XXII marzo), dans le quartier San Marco, à San Moise.
  • La lista di Spagna, aux alentours de la gare Santa Lucia.
  • La via Garibaldi, dans le Castello, près de la riva dei Martiri.

Tout au long des parcours, à chaque tournant, des flêches indiquent le sens pour aller vers San Marco, vers le  Rialto ou vers San Giovanni et Paolo

Mais il est délicieux de se perdre pour prendre le temps, dans un minuscule campo, de déguster un expresso, et de s’enchanter à la vue des petites maisons crépies de vert, d’ocre, d’orange et de jaune.

Et, comme l’on dit à Venise « si vous avez perdu votre chemin, vous n’avez qu’à suivre la foule ». Si vous vous renseignez auprès d’un Vénitien, il vous posera la question : « voulez-vous y aller par le chemin le plus court ou par le chemin le plus beau » ?