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Les Techniques de Construction dans la Rome Antique

Les Techniques de Construction dans la Rome Antique
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On le sait, les Romains sont les héritiers des Grecs à plus d’un titre, c’est le processus d’hellénisation. En ce qui concerne les modes de construction, l’héritage grec et l’héritage étrusque les ont naturellement conduits à utiliser la pierre de taille employée à sec, sans ciment.

L’assemblage des blocs taillés dans le tuf, soit régulièrement (opus quadratum) soit irrégulièrement (opus siliceum) était réalisé par des tenons, des agrafes, des crampons scellés, en métal.

Lorsque ces blocs étaient de grande taille et donc d’un grand poids, l’emploi des tenons ne s’avérait pas nécessaire. Leur cohésion pouvait s’obtenir sans aucun apport technique, du fait de leur massivité.

Ce fut le cas jusqu’à la fin de la République.

On peut encore de nos jours le constater sur certains bâtiments et aqueducs bien conservés. Les pierres sont simplement posées les unes sur les autres, par empilement.

Cette technique présentait des inconvénients : les Romains utilisaient le palan qui permettait de déplacer et de soulever des blocs de pierre de plusieurs dizaines de tonnes. Mais le levage et l’assemblage de tels monolithes laissaient des traces sur leur surface, car il fallait aménager des gorges, des saillies nécessaires à une préhension et une manipulation par cordages sans danger pour les hommes et les matériaux.

L’essor de la construction romaine a été consécutif à une découverte technique, mise au point dès le 2ème siècle av. J.-C., l’opus caementicum, c’est à dire l’appareillage à base de ciment assurant le blocage parfait et définitif des blocs entre eux.

La maçonnerie consistait, pour l’élévation des murs, à construire un coffrage en planches à l’intérieur duquel on coulait le mortier, alternativement avec des couches de pierres de rebut, des éclats inutilisables, répandus à l’aide d’une pelle, jusqu’à la hauteur nécessaire. La méthode était particulièrement efficace pour édifier solidement la partie vive du mur.

Elle était par ailleurs économique, puisque l’on pouvait se contenter de pierrailles qui n’auraient eu aucune autre utilité. De plus l’exécution était rapide.

Le Revêtement su mur bâti
Une fois édifié, le mur devait recevoir son revêtement. On employait, pour ce faire, les moellons ou les briques, suivant les époques.

Les deux types d’appareillages par moellons étaient :

– l’opus incertum, jusqu’au 2ème siècle av. J.-C. qui assemblait de petits moellons irréguliers posés un à un.

– l’opus réticulatum, notamment sous Auguste, à partir du milieu du 1er siècle av.J.-C. qui utilisait des petits blocs réguliers imitant les mailles d’un filet formant un quadrillage.

L’autre type d’appareillage, l’opus latericium utilisé ensuite, était constitué de briques, faciles à manipuler, sur lesquelles les enduis tenaient aisément ainsi que les moulages décoratifs.

La brique cuite, fut alors le matériau le plus employé.

L’entrée dans le nouveau millénaire, avec Auguste, se fit dans la grandeur, par l’emploi du marbre, qui changea la physionomie de Rome.

Les façades des temples construites en marbre de Carrare et en travertin ont surpassé en luxe et en éclat les constructions antérieures qui ont été rénovées dans une réfection spectaculaire.

La Voûte
Les Romains ont également montré une autre originalité incontestable, dans l’invention fondamentale des arches et de la voûte en berceau, technique nouvelle de la maçonnerie coulée, à laquelle les Grecs n’avaient pas fait appel, sauf en Orient Hellénistique.

Dès le 2ème siècle av.J.-C. la voûte en berceau avait permis de renoncer progressivement aux charpentes en bois, non seulement coûteuses, mais de plus, propagatrices d’incendies.

Les murs érigés sous coffrage, en pierraille mêlée au mortier, devenus beaucoup plus résistants permettaient une autre couverture de toit qui pouvait ne plus être uniquement plate.

L’abandon de la technique de la charpente a fait diminuer l’importance du système portant, fondé sur la colonne et son entablement, dont les Grecs ont eu une longue utilisation.

Les colonnades ne disparurent pas, pour autant, pour des raisons d’ornemen-tation. Les Romains ont donné alors à leur art une caractéristique élégante consistant à associer la colonne et son entablement dans un but unique de tradition classique et de beauté ornementale.

Le tabularium dont la façade, du haut du Capitole, domine le Forum, en est un des plus anciens exemples.
Les basiliques, sur le Forum ont eu des voûtes d’arêtes mais aussi des colonnades de pure ornementation surtout de type corinthien très décoratif, formant de vastes nefs et travées. Leur plan se répandit rapidement dans tout le monde méditerranéen.

La technique de construction sur les données de l’architecte romain Vitruve, dédiées à Auguste qui ont codifié les principes de l’architecture, fut reprise pour l’édification des grands ouvrages, temples, arcs, ponts, théâtres, aqueducs et des grandes salles des thermes impériaux, notamment ceux de Caracalla et de Dioclétien, constructions typiques remarquablement conservées de nos jours jusqu’aux voûtes.

Leurs plafonds n’avaient pas de charpente de bois mais des voûtes en blocage reposant sur les murs latéraux et leurs piliers. Ce fut la composante essentielle de l’architecture romaine.

Cette technique sera reprise par l’art romain puis gothique et par la Renaissance, mille cinq cents ans plus tard, quand Michel-Ange construira l’église Sainte Marie des Anges.