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Qui a vu Naples…

Qui a vu Naples…
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Troisième ville d’Italie par sa population, allongée sur l’une des plus belles baies du monde et l’ un des ports les plus importants de la Méditerranée, Naples est une des villes des villes d’Europe qui a le plus fait rêver les voyageurs des 18e et 19e siècles.

Son charme peut être en quelque sorte synthétisé par les paroles de Goethe : « Qui a vu Naples ne peut plus jamais être triste« .

Belle et fascinante par sa situation sur les collines qui entourent le golfe, auréolée d’une couronne de villages et de petites villes qui prolongent sa vitalité dans toutes les directions, léchée par une mer tiède, sous un ciel dont la teinte a été exaltée des milliers de fois dans tous les temps, dominée par la masse sombre du Vésuve qui s’étend le long de la partie la plus profonde de la baie et forme le centre d’une région fourmillante de vie, de culture et d’endroits pittoresques et attrayants, la ville donne aux visiteurs, dès l’abord, une espèce d’étourdissement : trop nombreux et trop beaux sont les détails, les personnes, les attraits naturels, les couleurs, les parfums, les voix, les rumeurs , qui animent ce cadre jour et nuit, d’une intense variété.

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Les voyageurs les plus blasés disent que peu d’autres cités dans le monde possèdent une vivacité à la fois aussi musicale et polychrome, et où les oeuvres d’art, l’architecture, les souvenirs, les gloires, forment un encadrement non moins précieux et somptueux.

Bien qu’elle se soit mise à beaucoup de points de vue au rythme des autres villes italiennes, Naples n’en garde pas moins une physionomie bien à elle, une vie qui lui est propre,  incomparablement poétique et humaine, par-dessus lesquelles semblent ondoyer comme un voile impalpable la douceur de ses chants et de ses musiques, de la mélancolie mêlée à son sourire…

Séjourner à Naples est une joie sans égale. Lorsqu’on arrive à mieux connaître et à mieux pénétrer la ville, il reste encore à découvrir les beautés de ses environs, sur un vaste rayon, de tous les côtés. Si l’on a peu de temps, qu’on en fasse un usage avare : à chaque heure, à chaque minute se dévoile à l’esprit de l’homme attentif, une petite partie de l’âme et de l’existence de cette ville délicieuse, que l’on n’oubliera jamais.

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Naples semble toujours s’étaler en plein vent. Naples aime la rue et s’y complaît, y déploie une grande partie de son trafic, y jette ses voix et ses sentiments, y chante et y pleure, s’y engourdit de beau temps, s’y attriste pendant les rares journées sombres de l’année. C’est la ville que Virgile a définie « dulcis Neapolis« , et qu’Horace appela « otiasa Neapolis« , la ville non point paresseuse, mais « otiasa » au sens latin de lieu de délices et de loisirs.

C’est au point que l’on n’est pas tout d’abord très séduit par l’idée de visiter des églises, des musées et des palais, de s’enfermer quand tout le monde semble rester au dehors… Cependant les trésors artistiques de Naples sont nombreux et précieux. Ils résument les différentes civilisations qui se sont complétées l’une l’autre dans la succession des siècles.

Visiter la ville et puis aller à Pompéi, Herculaneum, Pozzuoli, Cumes et en tant d’autres endroits plus ou moins célèbres, c’est revivre et s’imprégner de cette très longue ère gréco-romaine de la ville et de la région.

Au cours du 20e siècle, Naples a un peu changé de physionomie. Elle a vu l’assainissement et la démolition plus ou moins rationnels de certains quartiers et s’est enrichie de quelques édifices publics, assez peu esthétiques pour la plupart.

Elle a vu rayonner quelques nouvelles artères et naître quelques initiatives de notable importance (comme l’Exposition Triennale d’Oltremare), se multiplier son trafic maritime, ses industries; elle a reçu un nombre toujours croissant de touristes, elle a cherché à être toujours plus « à la page ».

Mais, en dépit de tout, il semble bien, et c’est un grand bonheur, qu’avaient fondamentalement raison et Virgile et Horace, qui devaient, eux, bien la connaître…

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