Ne manquez pas !
Accueil / Venise / San Polo et Santa Croce

San Polo et Santa Croce

San Polo et Santa Croce
4.8 (96.67%) 12 vote[s]

Un grand itinéraire dans les deux quartiers nous permettra de découvrir les beaux édifices donnant sur le Grand Canal.

Ce sera encore une fois l’occasion « de marcher sur l’eau » car seule la célèbre artère liquide permet aux regards éblouis d’embrasser l’alignement prestigieux des palais aux dentelles de marbre et de pierre.

  • Les rives de Santa Croce

turchi_02Palazzo dei Turchi
Bien qu’il soit critiqué pour la façon dont a été réalisé son remaniement, ne vous privez pas de consacrer une visite au Palazzo dei Turchi à sa savoureuse architecture à double galerie.

Le palais fut édifié au 13e siècle dans le style vénéto-byzantin par la famille Pesaro qui le désirait somptueux. Le Sénat, dès le 14e, y faisait loger les hôtes de marque de la Sérénissime.

En 1621, les marchands ottomans purent y transférer leurs entrepôts. Mais, comme ils négligeaient d’entretenir ce magnifique bâtiment, le fondaco tomba en ruines et ne fut rénové qu’au 19e siècle, entre 1858 et 1869, dans une restauration radicale jugée critiquable.

L’édifice est désormais le Musée d’histoire naturelle, qui abrite une exposition permanente consacrée à la flore et à la faune de la lagune de Venise.


San Giovanni Decollato

On ne voit pas, du vaporetto, la délicieuse et très ancienne église San Giovanni Decollato (encore appelée San Zandegolà), mais sachez qu’elle est très proche du Palais des Turcs et de la Casa Correr tous deux sur le Grand Canal.

Construite en 1007, de style veneto-byzantin, consacrée à Saint Jean le décapité, elle conserve encore les colonnes de marbre grec du 11e siècle, qui sont de véritables oeuvres d’art.

Longtemps abandonnée, elle a été restaurée de 1983 à 1994 car ses fresques sont des trésors de l’art essentiellement vénitien.

govannidecolato

 

 

sanstae2

San Stae
Puis apparaît, toujours sur la rive droite de Canal Grande, la délicieuse église San Stae (on peut débarquer au ponton). Elle a été consacrée à Saint Eustache en 1710. Démolie au 17e siècle, elle a été reconstruite par Giovanni Grassi. La façade de 1710 est de Domenico Rossi.

Elle répond à l’esthétique de Palladio avec une nef d’un seul tenant, sans colonnes, d’une couleur blanche favorisant une atmosphère paisible.

La façade est dotée de quatre imposantes colonnes sur haut piédestal, surmontées d’un tympan triangulaire.

Un fronton brisé est au-dessus du portail d’entrée.
Parmi les oeuvres importantes, il faut citer Saint-Jérôme de Piazetta, le martyr de Saint André de Pellegrini, Saint Pierre libéré du jeûne de Tiepolo, et la Manne de Giuseppe Angeli. Cette église est dotée d’une excellente acoustique. On y donne souvent des concerts classiques.

Palais Mocenigo
Tout proche, à l’arrière de l’église, mais non visible du canal, le Palais Mocenigo est le Musée du costume.
C’est une demeure patricienne du 16e siècle dans laquelle on peut circuler agréablement et flâner dans ses salons décorés de fresques et ornés de verreries de Murano.

Il fut légué à la ville en 1954 par Alvise Mocenigo, dans un état absolument intact, avec le mobilier de l’époque.

Il offre également ses collections de tissus coptes, ses précieuses étoffes italiennes et françaises.

 

  • Les Rives de San Polo

Sur le canal, la Ca’Pesaro apparaît ensuite. Le palais, du 17e siècle est une construction fastueuse de Baldassare Longhena. Pour la faire édifier, la riche famille Pesaro avait acquis trois palais contigus qui furent démolis à compter de 1628.

capesaroLa Ca’Pesaro
Les dimensions du nouveau palais furent gigantesques. L’architecte y travailla jusqu’à sa mort en 1682 et l’oeuvre n’en était encore qu’au premier étage.

C’est Gaspari qui l’acheva en 1710. Ce gigantisme fut très critiqué, qualifié de prétentieux, peu convenable pour une famille patricienne.

Le côté latéral donnant sur le Rio delle Due Torri est entièrement recouvert de marbre, comme la façade principale sur le Canal Grande. C’est un exemple unique à Venise.

C’est un chef-d’oeuvre de l’époque Baroque, avec ses hauts bossages en taille de diamant, au rez-de-chaussée, les plumes de marbre coiffant avec grâce toutes les fenêtres.

Sa taille écrase les petits palais gothiques qui sont à proximité.

Il abrite le Musée international d’Art Moderne, rattaché à la Biennale de Venise dont il achète certaines oeuvres picturales. Il réunit un magnifique ensemble de tableaux de maîtres de la fin du 19e siècle et du début du 20e siècle, de Chagall, Klimt, Bonnard, Kandinsky, Miro, de Chirico …

Il est aussi le Musée d’Art Oriental et possède l’une des plus importantes collections d’Art Japonais au monde.

cornaro
Palais Corner della Regina

A proximité, le Palais Corner della Regina où la reine de Chypre n’habita point, ce bel édifice ayant été érigé deux siècles après son décès, à l’emplacement du bâtiment précédant où elle était née.

Le constructeur en fut Domenico Rossi, l’un des plus talentueux architectes vénitiens du 18e siècle, qui donna à la façade du palais une ordonnance rigoureuse et symétrique.

Le palais détient les archives de la Biennale et une vaste bibliothèque d’art contemporain.

La famille Cornaro, à laquelle appartenait la reine Catarina, compte plusieurs palais Corner, dans la ville.

 

Vous aurez peut-être le désir de débarquer du vaporetto au Pont du Rialto et d’aller au sommet de l’élégante arche contempler, sans en être jamais rassasié, la magnifique vue du tournant du canal.

Si vous restez à bord, vous longerez de la manière la plus agréable la Riva du vin, accueillante et fourmillante où se logent le palais Corner-Rava et le vieux palais Barzizza, vénéto-byzantin du 13e siècle.
barbarigo_01Vous admirerez ensuite le palais Papadopoli qui se nommait autrefois Tiepolo de style classique du 15e siècle, riche en oeuvres d’art, aux élégants obélisques sur le toit.

Puis le palais Bernardo du 15e siècle, le palais Barbarigo à la façade de mosaïque d’or, le grand palais Pisani-Moretta qui évoque le palais des Doges et qui se loue pour des fêtes et des réceptions, et enfin le palais Balbi, idéalement placé, d’où Napoléon put assister à un spectacle nautique en 1807.

Construit de 1582 à 1590, ses motifs architectoniques de la façade montrent l’évolution du goût classique du 16e vers une plus grande plasticité annonçant le Baroque.

Il marque la frontière des quartier de San Polo et du Dorsoduro aux abords du rio Foscari.