Comme ses voisines Scicli, Ragusa ou Noto, comme les plus lointaines Catane ou Syracuse, Modica fut victime un jour de janvier 1693 d’un terrible tremblement de terre plus dévastateur encore que les deux précédents, qui avaient secoué la région en 1542 et en 1613.
Entre le 9 et le 11 janvier 1693, une grande partie de l’historique ville médiévale n’était plus que ruines.
Dans l’angle sud-est de la Sicile, commune de la province de Ragusa posée à quelque 300 mètres d’altitude de part et d’autre d’une vallée encaissée s’insérant sur les pentes méridionales des Monts Iblei, Modica est un théâtre à ciel ouvert. Comme Ragusa ou Scicli, elle est depuis 2001 inscrite par l’UNESCO au Patrimoine de l’Humanité comme entité historique et architecturale complexe associant les villes du Val de Noto reconstruites aux lendemains du séisme de 1693.
Cette brillante reconstruction donna naissance à la Modica d’aujourd’hui, une des perles du Val de Noto, cité dynamique et vivante, aux églises baroques démesurées précédées de grandes volées d’escaliers, et aux maisons de mille teintes d’ocres, imbriquées les unes dans les autres, entassées sur les collines, dans la ville basse comme dans la ville haute, Modica Bassa et Modica Alta.
Le quartier le plus actif se situe dans la ville basse à la jonction de deux vallées autrefois parcourues de torrents désormais couverts, au niveau de la Piazza Municipio et du Corso Umberto Ier que domine une falaise rocheuse surmontée du Château dei Conti (13e siècle), autrefois siège du pouvoir politique et administratif dans le canton de Modica, et d’un clocher du 18e siècle.
Le Corso, où la circulation est dense tout au long de la journée, est bordé de boutiques et de terrasses de restaurants, de maisons aux façades ocre décrépies et aux balcons fleuris. Une petite ville bourdonnante qui correspond à merveille à l’image que l’on se fait de la Sicile.
A Modica Bassa se trouve l’un des deux éléments architecturaux les plus caractéristiques de la ville, le Duomo de San Pietro, commencé en 1697 (sur les ruines d’une précédente église dont l’existence est attestée dès 1396) et achevé en 1780. Une façade sobre et imposante à laquelle on accède par un escalier monumental orné des statues des douze apôtres.
L’autre élément architectural à ne pas manquer à Modica se situe sans la partie haute de la ville, au milieu d’un dédale de ruelles et d’un amoncellement de petites maisons. La cathédrale, Duomo di San Giorgio, élève son impressionnante façade au sommet d’un double escalier lui aussi monumental de quelque trois cents marches, agréablement fleuri. Elle constitue l’un des plus beaux exemples de ce qu’est le « Baroque sicilien » .
Et pour les gourmands et les amoureux du bon chocolat, sachez que Modica est réputée depuis le 16e siècle pour son chocolat (de belles chocolateries sur le Corso Umberto 1er) dont la recette est directement inspirée de celle des Aztèques. Fondée en 1880, l’Antica Dolceria Bonajuto affirme être la plus ancienne chocolaterie de Sicile encore en activité.
Un tour à la plage pour achever une belle journée passée à parcourir les ruelles en pente de Modica ? La mer n’est pas loin et les villages de pêcheurs de Sampieri , de Marina di Modica et de Pozzallo, à moins d’une demi-heure de route, sont des destinations parfaites pour une baignade dans les eaux turquoises du sud de la Sicile.
Quelques images de Modica