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Palais de l’Araignée et Villa du Destin : le quartier Coppedè à Rome

Palais de l’Araignée et Villa du Destin : le quartier Coppedè à Rome
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Pour les promeneurs invétérés, les marcheurs curieux de tout, ceux qui fuient les sentiers battus et parcourent inlassablement les villes le nez en l’air à la recherche de découvertes hors du commun, le quartier moderniste-kitsch de Coppedè, au nord de Rome, mérite sans aucun doute une visite.

Quelques immeubles, un ensemble de maisons individuelles de tailles et de formes diverses, un carrefour orné d’une fontaine, des pins parasols dont le vert foncé contraste avec l’architecture ocre et jaune des façades aux détails fantasmagoriques, le quartier Coppedè, du nom de l’architecte qui l’a conçu, ravira les amateurs d’insolite.

Loin de l’animation frénétique du cœur de Rome, un angle de rues calme, presque oublié, hors du temps, dans ce secteur résidentiel du quartier « Trieste » que bordent les très fréquentées Via Nomentana et Viale Regina Margherita, à quelques centaines de mètres au nord des jardins de la villa Borghese.

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Auteur du château Mackenzie à Gênes en 1890, l’architecte Gino Coppedè est un des représentants du style Liberty, manifestation italienne de ce que l’on qualifiera en France d’Art Nouveau, de Modernisme en Espagne, de Tiffany aux Etats-Unis, ou encore de style Sapin en Suisse.

Un style qui se répand à partir de la fin du 19e siècle dans les domaines de l’architecture et de la décoration, principalement caractérisé par ses lignes courbes, ses couleurs et sa fantaisie ornementale, en réaction à l’architecture bourgeoise indéfiniment répétée, qui domine alors massivement les grandes villes.

La construction du « quartiere Coppedè » débuta en 1913, s’interrompit pour cause de Première Guerre mondiale, et s’acheva en 1927 au coeur de l’Italie fasciste. Plus qu’un véritable quartier, il constitue en fait un îlot urbain, composé de 26 immeubles de tailles et de formes diverses et de 17 villas et maisons individuelles.

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On pénètre dans cet onirique ensemble en passant sous l’arche de la via del Tagliamento, qui relie entre elles les deux parties du massif Palais des Ambassadeurs.

Passée cette arche ornée d’un lustre monumental en fer forgé et de plafonds en carreaux de faïence, le promeneur a l’impression d’arpenter un décor de théâtre. Marbres, balcons ouvragés, portails en fer forgé, profusion de colonnes, de sculptures de bas-reliefs aux sujets le plus souvent fantastiques. Et par endroits, des références gothiques, médiévales, antiques ou baroques. L’éclectisme domine.

Mystérieux,  fantastique et ésotérique, l’endroit ne manqua pas d’inspirer les cinéastes à la recherche de décors suggestifs, comme Dario Argento, maître italien du fantastique et de l’ « horreur surnaturelle », qui y tourna « Inferno » et « L’oiseau aux plumage de cristal » .

La piazza Mincio est au centre de l’ensemble architectural, avec sa grande fontaine ornée de douze tortues de pierre. Autour de la fontaine, les édifices, de formes et de dimensions différentes, commencent à ressentir le poids des années.

On y découvrira le Palais de l’Araignée (Palazzo del Ragno), à la façade ocre-jaune ornée d’une aranéide de bonne taille. La Villa delle Fate, maison totalement asymétrique, caractérisée par la fantaisie de ses décorations, dans une débauche de couleurs digne d’un livre de contes…

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Pour se rendre au quartier Coppedè, comptez une trentaine de minutes à partir de la Gare Termini ou de la place de la République, en passant par la Via Venti Settembre . Après la Porta Pia, l’avenue prend le nom de Via Nomenta. Prendre à gauche lorsqu’on arrive à l’avenue (Viale) Regina Margherita. Arrivé à la place carrée appelée Place de Buenos Aires, piquez à droite et le Quartier Coppedè n’est plus qu’à quelques pas.

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